Des annonces de mise aux enchères
fleurissent sur les réseaux sociaux proposant à la vente le sable de la
plage de Penmarc'h, commune du Finistère notamment célèbre pour son
phare. D'autres villes sont concernées. Or, le prélèvement de sable sur
le rivage est interdit. Et les collectivités locales réagissent.
4,50 € les 100 grammes… Du sable du Mont-Saint-Michel, mais aussi
de Bénodet, Camaret-sur-Mer et dernièrement de la plage de Pors-Carn à Penmarc’h (Finistère)… « Sur la page Facebook de la commune, je suis tombé sur une annonce que des gens partageaient. »
Éric Raphalen, adjoint au maire de Penmarc’h en charge de la
communication et de l’information, gestionnaire de cette page, a été
surpris de sa trouvaille. Du sable de la commune, mais aussi de divers
littoraux, était proposé à la vente, aux enchères, sur des sites
marchands.Souvenirs de vacances ? Ou activités lucratives à destination des arénophiles (collectionneurs de sable.) du monde entier ? « Que les gens prennent quelques grammes à la fin des vacances, pas de problème… Mais qu’on en fasse un commerce », nuance Éric Raphalen, qui rapporte l’agacement d’habitants de sa commune.
Des plages déjà fragilisées
Car le prélèvement de sable est strictement interdit : en application de l’article L.321-8 du Code de l’environnement, les amendes pour ce genre d’infraction peuvent aller jusqu’à 1 500 €. Les plages font partie du Domaine public maritime mais leur gestion incombe aux communes.En ligne de mire bien sûr les gros consommateurs. Mais la demande croissante des collectionneurs pourrait bien amener à des excès. « Ces petites quantités peuvent paraître peu importantes, mais les plages sont déjà très fragilisées par la mer et le vent », assure l’adjoint.
La webcam installée à Pors-Carn permet de constater une baisse sensible du niveau de sable autour des rochers après l’hiver tempétueux de 2016-2017.
Sensibiliser le public
Alors, même si l’annonce de mise aux enchères du sable prélevé à Penmarc’h n’est désormais plus en ligne, l’élu suggère une sensibilisation du grand public. Par des panneaux informant de la fragilité d’une plage ? À l’image de ceux destinés aux pêcheurs à pied sur la protection de l’estran penmarchais…Une réflexion est nécessaire au niveau départemental, voire régional. « Ces prélèvements de sable de plage sont des messages très négatifs, objecte Éric Raphalen. Nous devons faire de la pédagogie. Car tout n’est pas vendable. »
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