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Bugaled-Breizh. L’enquête anglaise prend l’eau


 

Ce mercredi 15 novembre, le tribunal de Truro en Angleterre tenait une pre-inquest, étape de préparation à la tenue d’un procès du Bugaled-Breizh là-bas. Thierry Lemétayer, fils d’une des victimes du naufrage du chalutier breton en Manche en janvier 2004, parle de «revirement» de la juge anglaise. Une grosse déception.

Il y aura bien un procès en 2018 en Angleterre. Soit durant l’été, soit «au plus tard à l’automne», indique Thierry Lemétayer, fils de Georges Lemétayer, péri en mer face au Cap Lizard le 15 janvier 2004. Mais ce procès qui s’annonçait comme une nouvelle chance de connaître la vérité sur le drame s’annonce moins favorable que prévu.
Le seul rapport du BEA Mer retenu
La raison ? «Mercredi dernier, la juge Elyzabeth Carlyon a annoncé en pre-inquest qu’elle retenait le rapport du BEA Mer comme dossier principal d’étude du procès en Angleterre. Elle a affirmé qu’elle rejetait par contre les rapports des experts Théret et George, ainsi que le rapport de l’Ifremer !». Un énième coup dur pour Thierry Lemétayer et les proches des victimes.
En effet, le rapport du BEA Mer, organisme dépendant de l’Etat français, explique le naufrage du Bugaled par une croche du chalut du Bugaled dans le sable qui, combinée à d’autres facteurs, aurait entraîné la perte du chalutier. Hypothèse rejetée par les familles des victimes et de très nombreux observateurs maritimes. Hypothèse également battue en brèche par d’autres expertises indépendantes portées au dossier, comme celles précisément de MM. George et Théret ou d’Ifremer. Ces rapports abondent plutôt dans le sens d’une croche du Bugaled avec un sous-marin.
L’enquête judiciaire et médiatique ayant révélé que deux exercices sous-marins de l’Otan et de la Royal Navy se tenaient en Manche le jour du drame, qu’un sous-marin espion américain pouvait être responsable, ce scénario d’une croche avec un submersible a toujours été privilégié par les proches des disparus et a été conforté pendant plusieurs années dans l’instruction judiciaire.
Pas de jury populaire non plus
En France, la justice a néanmoins prononcé le non-lieu dans le dossier du Bugaled en ne retenant pas l’hypothèse du sous-marin. Ceci au grand désarroi des parties civiles qui misaient donc beaucoup sur l’enquête anglaise pour faire éclore la vérité. «Mais, selon nos référents anglais qui assistaient à cette pre-inquest, la juge ne veut même pas faire traduire les rapports de Théret et George et celui d’Ifremer. C’est un revirement complet de la juge dans ce dossier : elle nous avait annoncé un jury populaire, il n’y en aura pas. Les audiences devaient être publiques, elles ne le seront pas non plus…», déplore Thierry Lemétayer.
Avec une enquête anglaise qui prend l’eau, le rendez-vous judiciaire britannique de 2018 semble, en effet, perdre de son crédit.



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