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Peuplement de RAPA NUI

Peuplement de la POLYNESIE
Puis de RAPA NUI

Les hommes de la préhistoire se sont aventurés très tôt loin des cotes du Pacifique. Les origines polynésiennes les plus anciennes sont situées à la fin de la culture néologique des Philippines ou de l’Indonésie orientale.

Quels ont été les motifs de cette pulsion migratoire " au bout du monde "? S'agissait-il d'expéditions commandées par quelques catastrophes naturelles, la famine ou l'ambition personnelle, des traditions claniques, etc…? Nous ne le savons pas. Les raisons guidant les Polynésiens qui s'aventurèrent parmi les dernières terres au monde à être peuplées par l'homme peuvent être multiples. Mais elles sont finalement assez comparables aux motivations des hommes d'aujourd'hui qui se sont lancés dans la conquête spatiale. De tous temps d'ailleurs, les hommes ont cherché à faire de nouvelles conquêtes spatiales, les anciens Grecs, les Vikings, les Européens, comme les Polynésiens. Ce que nous savons seulement c’est qu’un grand déplacement de populations se met en mouvement en direction du lever du soleil.
Les Polynésiens, étaient à l’arrivée des premiers Européens, cinq cent mille à un million d’hommes répartis sur une surface du Pacifique trois fois grande comme l’Europe. Ils parlaient des langues appartenant à une même famille et mutuellement intelligibles sans grand effort.
Combien d’îles ont été découvertes ? Des centaines. Combien de kilomètres ont-ils parcourus ? Des milliers. Quelle surface ont-ils conquis ? Le quart du globe !
« Ru décida un jour de faire le tour de la terre sur une grande pirogue. Il consacra sa pirogue aux dieux et lui donna pour nom « Apori » : coque. Il embarqua avec sa sœur Hina. Débout à l’avant, elle annonçait les terres nouvelles aperçues. Assis à l’arrière, Ru gouvernait avec sa grande pagaie. Ils naviguèrent jusqu’aux frontières de l’océan en marquant ses limites « Hiti’a’o te Ra » : Lever du soleil, « To’o a’o te Ra » : Coucher du Soleil. Et Ru divisa l’horizon en douze parties. Tous deux découvrirent toutes les îles. Les navigateurs polynésiens purent alors s’élancer sur le grand Océan, sans risquer jamais de se tromper de direction » (legende tahitienne).

Le Processus du peuplement et de la colonisation des îles et des archipels du Pacifique débute il y a environ 50 000 ans, en pleine période du Pléistocène, et il a comme origine l’Asie sud Orientale.
Des vestiges d’embarcation de la culture Jomon (Japon) ont étés mis au jour dans des sites datés de 5 millénaires avant JC.
Dans le nord de la Mélanésie, on a retrouvé des traces de grandes navigations encore plus anciennes : datées de 55000ans.
En toute probabilité, l’Homo sapiens atteint le continent australien il y a 40 000 ans. Il existe des traces d’une présence humaine dans les archipels au large des côtes septentrionales qui remontent à environ 30 000ans. Les archéologues (Bellwood 1978, Irwin 1992) ont réussi à suivre la progression des migrants polynésiens dans l’actuelle Mélanésie (Nouvelle Guinée, Salomon, Vanuatu, Nouvelle Calédonie, Fidji) grâce à des vestiges (tessons de céramique, outillages diverses) constituant une civilisation homogène : la civilisation Lapita. Dans cette partie du pacifique, ils se fixèrent sur le littoral ; de là, plus tard, ils gagnèrent la Polynésie, où ils trouvèrent un monde d’îles vides d’habitants qui leur permirent de fonder des sociétés typiquement polynésiennes.

Mais ces navigateurs LAPITA étaient encore éloignés des anciens Pascuans. On les appelle les Protopolynésiens qui se sont déplacés à partir de l’Indonésie, le long des côtes orientales de la Nouvelle Guinée, puis ont occupé les rivages des îles mélanésiennes pour parvenir dans la partie occidentale de la Polynésie (Tonga et Samoa) entre 1200 et 1000 Av-C. Ce processus d’expansion est associé à celui que Green (1979) définit comme étant le complexe culturel Lapita. Lapita est une dénomination archéologique incertaine et variable qui ne peut être associée à un groupe ethnique ou linguistique. Le terme Lapita qualifie en tout cas un type de céramique à décor en pointillé, qui a pris le nom d’un lieu dit de la Nouvelle Calédonie. Cette céramique s’est répandue, à partir de 1500ans Av-C de la Mélanésie aux îles Fidji pour atteindre la Polynésie Occidentale autour de 1000 ans Ac-C. Le complexe culturel Lapita a son berceau entre les archipels de l’Indonésie et les îles Bismarck. Après avoir atteint le Pacifique, il s’intègre dans un processus systématique et complet de colonisations réalisées par le biais du transport de moyens de subsistance (plante et animaux) donnant naissance à un système économique et à un réseau d’échange sur de longues distances. Curieusement, évènement inexplicable, dans ces îles la fabrication de récipients en céramique s’arrêta. On ne peut invoquer le manque d’argile sur les îles volcaniques et il semble que pour une raison quelconque les premiers Polynésiens aient cessé de faire bouillir leur nourriture et se soient plutôt servis de fours creusés dans la terre pour faire rôtir ou cuire à l’étouffée leurs aliments. Peut être aussi que ces céramiques étaient destinées à des rites funéraires (transmettre de la nourriture au monde des morts) qui furent abandonnés…

Pour leurs courses transocéaniques ils avaient construit d’immenses catamarans d’expédition, dont les deux coques, reliées par un pont, portaient les voiles et un abri solide. Elles étaient spacieuses et solides car elles devaient supporter de lourdes charges d’émigrants, de ravitaillement, d’animaux et de plantes destinées à la nouvelle colonie. Nous devons hélas avouer notre ignorance sur les techniques de construction et la forme des embarcations qui permirent aux anciens polynésiens d’accomplir leurs voyages à travers le pacifique. On n’a jamais exhumé en Polynésie d’embarcations entières et l’on ne peut qu’émettre des hypothèses sur leur nature (radeaux, canots monoxyles ou embarcations en écorce), mais cela rentre dans un champ purement spéculatif… Nous avons une idée des pirogues utilisées, grâce à celles qui existaient à l’arrivée des Européens et qui inspirèrent les dessinateurs de Bougainville et de cook. Mais les migrations étaient déjà finies depuis quatre ou cinq siècles et les bateaux n’étaient plus conçus pour des expéditions de plusieurs milliers de kilomètres. Deux types de pirogues naviguaient quand Cook aborda Tahiti. Les pirogues doubles avaient des fonctions différentes suivant leurs formes. Les grandes pirogues de voyage étaient faites de plusieurs coques ajoutées bout à bout car un seul tronc d’arbre évidé aurait été trop court Ces grands bateaux étaient faits de planches taillées à l’aide d’herminettes de pierre. Les bords de ces planches étaient percés avec des ciseaux en os humain ou en coquille. On les assemblait ensuite sur la quille et les membrures en les cousant bord à bord avec de forts cordages en fils de bourre de coco tressés. Les joints étaient calfatés par la filasse de bourre de coco et de la sève collante de l’arbre à pin (Uru). Les pirogues de guerre, telles que Cook a pu les voir, avaient les extrémités plus relevées et plus décorées, elles pouvaient contenir trois cents hommes et étaient propulsées à la pagaie.
Les pirogues à balancier étaient utilisées dans le lagon et correspondent à celles utilisées de nos jours ; mais d’autres, plus grandes, pouvaient supporter une voile et permettaient de naviguer d’une île à une autre ; on les appelait « va’a motu ». Il n’y avait plus que de très petits bateaux à l’île de Pâques lors de sa découverte par Roggeveen ; ces frêles embarcations ressemblaient cependant aux pirogues à balanciers polynésiennes.
Pour naviguer sur de telles distances, il fallait non seulement, disposer d’une audace nées de solides traditions, mais aussi d’une parfaite intelligence des vents, des courants, des circonstances météorologiques, de la façon de se diriger, de se situer par rapport au soleil et aux étoiles… La progression des Polynésiens s’est faite contre la direction dominante des vents et des courants qui s’inversent pendants quelques semaines au cours de l’année : ils pouvaient ainsi revenir à leur point de départ. La distance couverte en une dizaine de jours, par des vents soutenus et durables pouvait dépasser les 200km par jour. Ce qui situe Rapa Nui à deux semaines des Gambiers.
Certains voyages furent accidentels, mais la plupart furent volontaires. Plusieurs raisons expliquent ces aventures : guerres obligeant les vaincus à s’exiler, pressions démographiques devenues trop fortes et provoquant le départ forcé de la population… Ces peuples marins apportaient avec eux des armes, au cas où il faudrait se défendre si la nouvelle terre rencontrée était habitée, ainsi que des plantes et animaux nécessaires à leur alimentation à leurs soins mais aussi à la fabrication de leurs vêtements, ainsi que certains arbres pour leurs fonctions utilitaires et symboliques. Le taro, l’igname, la banane ainsi que cochon, chien, poulets, rats et oiseaux aux plumes colorées furent introduits sur leurs nouvelles terres d’accueil.
C’est à ce titre que les ancêtres colonisateurs étaient considérés comme des dieux car à l’origine de tout ce qui, dans la nature, était utile à l’homme. Seules deux routes peuvent avoir été suivies par les navigateurs du Pléistocène pour rejoindre l’Australie. La voie la plus septentrionale passe par les archipels indonésiens à travers Sulawesi et la Nouvelle-Guinée. La route méridionale traverse l’île de Timor pour rejoindre, soit la Nouvelle Guinée, soit directement les côtes d’Australie. Ces deux routes passent par des îles, constituant une sorte de pont ininterrompu qui permet de joindre le continent asiatique à l’Australie. En fait, la distance entre les îles (si l’on prend en compte la phase de glaciation maximale au Pléistocène) ne dépasse pas 100km ; celles-ci étaient elles visibles ou non les unes des autres dès que l’on s’éloignait de la côte avec une embarcation, ou pouvait on distinguer, à distance, les autres terres sans perdre de vue l’île de départ ? Bien que pouvant affronter certains voyages de plusieurs jours en pleine mer, les navigateurs du Pléistocène n’étaient pas capables de soutenir des navigations plus difficiles.
Pour rejoindre les archipels mélanésiens, cette première vague de migration s’est en fait arrêtée il y a environ 25 000 ans. Par contre, il y a 3 500ans, commence probablement un processus d’expansion accéléré qui a pour conséquence la colonisation presque complète des îles du Pacifique.
Le mouvement migratoire le plus important est à localiser dans les archipels du Pacifique central où les polynésiens ont exploré des milliers de kilomètres d’océan et peuplé de nombreuses îles. Les polynésiens ont parfois été surnommés les « Vikings du Pacifique », en réalité, leur épopée maritime couvre un espace océanique beaucoup plus vaste : C’est dans un triangle de près de 10 000km de côté, dont les sommets sont les îles Hawaï, l’île de Pâques et la nouvelle Zélande, que les Polynésiens s’installèrent. La Polynésie Occidentale est peuplée à partir du XIIIe siècle Av-C (Tonga) et les Samoa autour de 1000 Av-C. La Polynésie centrale est atteinte au début de l’ère chrétienne : Des traces datant de 120 Av-C sont constatées aux Marquises. Rapa Nui et Hawaï sont atteintes vers 500 Ap-C. Le peuplement de la Polynésie est terminé vers 800 Ap-C quand la Nouvelle Zélande est atteinte à partir les îles de la société. Ce processus d’expansion se termine avec les îles Chatam qui sont atteintes entre le XV et le XVI siècle.
Cet extraordinaire processus de migration et de colonisation a amené les populations proto-polynésiennes et polynésienne à parcourir de grandes distances sur l’océan d’une île à l’autre. Le débat se poursuit depuis deux siècles pour savoir de quelle manière ce phénomène s’est produit.
Deux hypothèses s'opposent : selon la première hypothèse, les archipels du Pacifique sont peuplées de manière non systématique, le peuplement s’étant fait occasionnellement, par des phénomènes de dérives, avec des voyages sans retour (Sharp 1963). Selon la seconde hypothèse, le peuplement du pacifique doit être considéré comme un processus délibéré, avec la réalisation de voyages d’exploration systématiques qui sont suivis de transferts organisés de groupes familiaux, avec des plantes et des animaux à leurs suites. Au regard des études les plus récentes (Irwin 1992) la première hypothèse, celle des voyages accidentels, semble la moins probable : Les modèles de simulation par ordinateur des éléments de navigation (vent, courants, vitesse d’une pirogue, capacité à remonter au vent…) montrent que la possibilité de succès et de survivre et très faible. L’option de colonisation délibérée semble beaucoup plus probable, avec des navigations réalisées dans la direction inverse des vents dominants des alizés, en provenance des secteurs orientaux. En toute probabilité (selon Finney 1985), les voyages d’exploration, qui pouvaient durer de 3 à 8 semaines, survenaient lors de la brève saison de l’année où les vents dominants, les alizés du Nord-Est et du Sud-Est, étaient remplacés par des régimes de brises en provenance de l’Ouest. Le retour pouvait ainsi survenir en pleine sécurité et rapidité avec rétablissement du système normal des vents d’Est constants. Ainsi, selon IRWIN, en explorant systématiquement l’Océan par secteur de 15degrés (en partant d’une île), avec une stratégie de voyages d’aller retour (2-3 semaines aller et 2-3 semaines retour) le pourcentage de survie est de 95% et la probabilité d’apercevoir une île varie de 8 à 22% selon le point de départ.
Grâce aux analyses de l’ADN appliquée aux populations actuelles et aux restes d’ossements archéologiques, la thèse de l’origine asiatique des Polynésiens est prouvée.

Même si elle a ses partisans, il n’y a plus, semble t’il, de raison de placer le berceau des polynésiens en Amérique malgré les affirmations de Thor Heyerdahl après son expédition sur le Kon Tiki. Son idée que les populations du Pérou colonisèrent les îles du Pacifique est indéfendable ; le seul argument en faveur de ses théories est la présence de la patate douce (kumara) en Polynésie à l’arrivée des Européens, et encore est il discuté. Bien que les différentes expériences de voyages à bord de reproductions d’embarcations, sur la base de données historiques et archéologiques semble démontrer la possibilité de contacts sporadiques entre Amérique et Polynésie : 1956 Kon Tiki (Thor Heyerdahl), 1958 Tahiti Nui ( Erich de Bisschop), 1988 expédition Muñoz. Car, si les Péruviens étaient venus en Polynésie, ils auraient certainement apporté le maïs avec eux. Or, il n’y a aucune trace de maïs en Polynésie. Par contre, si au cours de leurs pérégrinations les polynésiens, peuples marins, ont atteints les côtes péruviennes ils ont pu ramener des plantes comme la patate douce (introduite sous le nom de kumara) puisqu’ils étaient traditionnellement des mangeurs de racines et ne cultivaient pas de céréales. Par conséquent, le doute subsiste, et la question est amplement discutée… KUMARA URE OMO (patate douce "carotte") Quoiqu’il en soit, il apparaît évident que les véritables navigateurs étaient Polynésiens. Ils ont adopté un type d’embarcation hautement approprié pour affronter les risques de l’Océan : robustes, stables, rapides. Par contre, les Amérindiens étaient et sont des navigateurs de cabotage avec de simples radeaux en balsa ou en roseaux à voile avec dérive, certainement pas adaptées pour affronter les risques de l’Océan Pacifique.
ARCHIPEL ----DATE COLONISATION ---ORIGINETONGA --------1500-1200 Av J-C -----------Mélanésie
SAMOA --------1000 Av J-C ---------------- TONGA
SOCIETE -------Apr J-C ----------------------Polynésie Ouest
MARQUISES ---300-600 Apr J-C ------------Polynésie Ouest
RAPA NUI ------400-500 Apr J-C ------------MARQUISES
HAWAÏ ---------600-1300 Apr J-C -----------Marquises+Société
COOK -----------900 Apr J-C -----------------Marquises+Société
Nelle Zélande ----1000 Apr J-C ---------------Société
Mangareva ------1000 Apr J-C ---------------Marquises+Société

« Alors Tane repartit dans sa pirogue, il navigua d’âge en âge et continua à naviguer d’âge en âge ! Ils arrivèrent à un abîme dans l’Est, et à un abîme dans l’Ouest. Ils traversèrent des pays avec de violentes marées et des pays à brises légères. La pirogue battait ça et là dans des courants contraires. » (Légende Tahitienne).

Une deuxième thèse imagine des groupes de voiliers s’élançant vers des horizons inconnus, guidés par des dieux et découvrant par chance les îles ! Ainsi les Polynésiens seraient avant tout de grands naufragés volontaires. Mais des simulations par ordinateur ont prouvé qu’il était impossible, en tenant compte des paramètres océaniens, de découvrir RAPANUI à partir des Marquises par le pur hasard des dérives.
Il fallut, en fait, longtemps pour que les Occidentaux admettent le fil continu d’une exploration basée sur la connaissance, le savoir sans cesse plus étendu de leur environnement : Savoir se repérer, ne pas se perdre et revenir à son point de départ. Pour cela ils développèrent leur sens de l’observation, apprirent à connaître les mouvements apparents des étoiles, la direction des vents et des courants marins, les types de vagues en fonction des fonds, le vol des oiseaux…


Des migrations succédèrent aux explorations et aux découvertes. Les mouvements de population se préparaient longtemps à l’avance et compte tenu des difficultés d’installation, on peut concevoir qu’il devait y avoir non pas une migration, mais une période migratoire s’étalant sur des années. Il pouvait ainsi s’organiser des échanges réguliers avec l’île mère » : HIVA. Ces migrations étaient le prolongement de tout un système social, d’une dynamique culturelle incluant toutes les connaissances et nécessité du moment : du ciel, de la mer et de la terre.
Il est même possible d’imaginer, comme le cautionne l’histoire de tout le Pacifique, que la population de certaines îles telle RAPA NUI, se soit constituée par vagues successives. Ainsi « une première migration serait arrivée aux environs du Vem siècle. Les statues archaïques étant de cette époque, avec courtes oreilles et même avec deux têtes pour celles de Vinapu. « Pour moi il y a bien eu deux générations » dit François Dederen. Pour Thor Heyerdahl une deuxième génération, migration, «les longues oreilles» viendrait du Pérou. Elle aurait alors soumise l’autre partie, plus ancienne d’origine Polynésienne «les courtes oreilles». Il faut observer qu’aux marquises la tradition des «longues oreilles» a existé jusqu’à la fin du 19em siècle. Ainsi les deux vagues migrantes de RAPA NUI serait d’origine Polynésienne car seule cette culture était faite de véritables navigateurs.

Mais qu’elles étaient la limite des horizons explorés ? Pourquoi n’auraient ils pas découvert l’Amérique Latine avant ou à partir de Rapa Nui. Il paraît incroyable d’avoir pu trouver d’aussi petites surfaces que ces îles dans l’océan et de «manquer» la rencontre d’un continent incontournable qui était à 40 jours de navigation, ce qui reste dans la norme de leurs grandes navigations. Des preuves autres que l’introduction de la patate douce permettent de penser que des échanges entre les Polynésiens et les amérindiens eurent bien lieu : Le mur de Tahiri à Vinapu, le roseau Totora de Rano Raraku utilisé par les incas pour construire les navires. Bref NOUS N’EN SAVONS RIEN car trop de mystères subsistent.
Dans chaque archipel, les traditions orales nous ont laissé des récits destinés à légitimer les droits à la terre de certaines lignées, reconnues comme occupants des lieux. Ces récits sont souvent enrichis de détails concrets sur les péripéties du voyage et du débarquement. C’est ainsi que nous connaissons le voyage qui conduisit le roi Ngahue de Tahiti en Nelle Zélande vers 800 à 900 Ap-C, cinq siècles après le peuplement de Rapa Nui. Sa flotte était constituée de six bâtiments, plus l’Arawa (Requin) navire Amiral. Chacun de ces navires portait 140 personnes ; les chants nous apprennent le nom des chefs, nous décrivent l’installation des lieux sacrés, la prise de possession du sol par les différents chefs, et les voyages d’exploration le long des côtes.
Selon les légendes et traditions des hypothèses des plus irrationnelles circulent sur le peuplement de la Polynésie. L’une d’elle reste toujours vivace dans l’esprit même des Polynésiens.
Les habitants des îles du Pacifique seraient les survivants d’un continent disparu dans les profondeurs de leur Océan : HIVA. Des squelettes gigantesques se trouveraient dans des grottes secrètes. Il est strictement interdit par les ancêtres de les révéler car notre époque n’est plus digne de connaître cette vérité initiatique. Il y aurait aussi des fours géants (réellement trouvés dans certaines îles) creusés prés de ces sépultures. Hiva est présente dans tous les mythes Polynésiens : Elle est la terre des ancêtres, là où retournent les grands chefs défunts. Dans la tradition cette terre est devenue le point de départ vers de nouveaux horizons faisant de l’île dernière une nouvelle origine. L’histoire des peuples du Pacifique est ainsi formée de maillons très nombreux composant une longue chaîne. Sur chacun d’eux se greffe une génération avec son Roi (Hotu Matu’a à Rapa Nui) et ses chefs que les récits ont transformés en héros. Ne sont retenus que les hauts faits marquants, quasi magiques de leurs vies.

Encore récemment, on pensait qu'un continent, dénommé " Mu " et désormais enfoui à la suite d'un cataclysme, ne laissait émerger que ses points culminants qui constituent les îles actuelles de Polynésie. De ce continent enfoui sous les eaux aurait subsisté une civilisation très ancienne.

Une autre théorie moins connue consistait à croire que les vents avaient poussé les habitants des îles du Pacifique en Afrique occidentale, où ils auraient établi une autre civilisation : la civilisation de l'Atlantide !
En générale, l'énigme des origines polynésiennes était donc résolue par des théories extrêmement fantaisistes. De plus, d'autres énigmes renforçaient la croyance en phénomènes extraordinaires pour expliquer la nature des habitants et l'origine de certains mystères des îles perdues dans le Pacifique.
Nous ne nous étendrons pas sur la théorie selon laquelle les habitants de l'île de Pâques auraient acquis l'art de tailler des statues géantes et de les dresser très loin de leur carrière grâce à l'intervention d'extraterrestres!!!

Mais si l'on interroge la population locale elle vous racontera cette histoire
Légende HOTU MATU’A («le Grand Parent») La tradition RAPA NUI raconte qu’HOTU MATU’A, fils du roi de Marae Renga « Ko Riri Kaatea », une grande île située « vers le couchant », fut obligé, après la mort de son père, de fuir avec les siens après avoir perdu une bataille contre son frère « Ko Te Ira Ka » ( on parle également d’ un rival nommé « Oroi »). Pour échapper au déshonneur et à l’esclavage, il prît la mer avec sa famille et ses fidèles.
Le souverain dépêcha 7 hommes et leur ordonna de trouver pour son débarquement une plage « digne d’un roi ». Anakéna fut élue : il décida d’en faire sa résidence.
Mais la vie du roi de « Te pito o Te Henua » n’a pas été satisfaisante. Après avoir été abandonné par sa femme, il se retire les dernières année de sa vie pour aller vivre seul et aveugle, sur les pentes de Rano Kau. Selon le mythe, à l’heure de sa mort il appelle ses fils , leur parle et crie ses dernières paroles en direction de son île natale en invoquant les esprits qui y habitaient. Il meurt en écoutant le chant du coq provenant de la patrie mythique.


Mais si selon la légende, la découverte et la colonisation ne remonteraient donc qu’au début du 2em millénaire, Hotu Matu’a n’est pas plus le découvreur de Rapa Nui que Christophe Colomb celui de l’Amérique.
La science contemporaine contredit la tradition : Elle s’appuie sur des travaux stratigraphique, des datations au carbone 14, et aussi des études « glottochronologies » (évolution du langage d’un groupe séparé de sa population d’origine et datation de cette rupture). Mais si l’on admet que les ancêtres des Pascuans sont marquisiens (ce que tout indique), quand on se base, entre autre, sur les traces de cultures de patates douces datant du Vem siècle, les premiers débarquements auraient eu lieu entre la fin du IVem siècle et le début du Vem siècle. Egalement, les fouilles stratigraphiques méthodiques démontrèrent non seulement que le sous sol recelait en profondeur des vestiges sculptés importants et différents de ceux de surface reflets de la présence humaine bien avant Hotu Matu’a et que commence la taille des moai géants. Ces vestiges témoignent également d’une virtuosité, d’une maîtrise que l’on ne retrouve ni dans l’appareillage des promontoires plus récents, ni dans les moais.

De fait, il existe de nombreuses similarités avec les îles de Mangavera et l'île de Pâques, que ce soit les similitudes entre le mangaravien ancien et le rapanui, les statues de Pitcairn et celles de l'île de Pâques, les ressemblances entre les outils utilisés (Mangavera, Pitcairn et Pâques), la correspondance entre des crânes retrouvés (Henderson, Pitcairn, Pâques, Mangavera). Toutes ces similitudes laissent à penser que les îles de Mangavera, Pitcairn et Henderdon servirent de relais pour les Polynésiens des îles Marquises vers l'île de Pâques. Il faut penser qu'une pirogue polynésienne de l'époque pouvait prendre une bonne douzaine de jours pour naviguer de Pitcairn jusqu'à l'île de Pâques.

Tout comme l’ancien testament fait remonter l’origine de l’homme à Adam et Eve en ignorant superbement le reste de l’univers, la tradition pascuane occulte soigneusement les prédécesseur d’HOTU MATU’A : « VAE VICTIS » ? Honte aux vaincus ? Qu’il faut ignorer jusqu’à l’oubli ? C’est la censure, le silence, le TAPU ?
Ces prédécesseurs étaient ils nombreux ? Organisés ? Sculptaient ils ? Parlaient ils le même langage ? Ont-ils été exterminés ou assimilés ? Etaient ils toujours présents lors de l’arrivée d’HOTU MATU’A ?
C'est l'aspect physique des RAPA NUI et quelques outils ainsi qu'un de leurs légumes, la patate douce, qui laissèrent penser que ce peuple venait d'Amérique. Certains auteurs croient les Polynésiens de race Indo-européenne, mais plus récemment on estime qu'ils étaient de vrais asiatiques, ce qui correspond à leur langage qui est apparenté au malais. Pourtant certains éléments, comme la stature et les caractéristiques de nombreux visages évoquent au moins un métissage avec la race blanche. La présence d'individus à la chevelure rousse et au visage allongé, de l'île de Pâque (et des Maoris de Nouvelle-zélande), pose une énigme que personne n'est encore en mesure d'expliquer. Ils seraient originaires de l'Asie du Sud-Est, c'est à dire ou bien des Philippines, ou de l'Est de l'Indonésie, ou du Sud de la Chine ou du Vietnam.
On retrouve parfois, intégrés aux ahu des éléments sculptés, tronqués réutilisés révélant une facture et un art différent.

Mais, si aucune légende ne souffle mot de ces prédécesseurs, Quelle cacophonie dans le monde des chercheurs qui généralement compilent systématiquement tous les indices, tous les arguments en faveur de leur théorie en faisant abstraction de tout ce qui pourrait les contredire.

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