Le groupe niçois, spécialisé dans le traitement des déchets industriels, lance les travaux d'aménagement d'un futur site dédié à la déconstruction et la dépollution des bateaux de plaisance en Paca.
Sclavo Environnement vient d'obtenir le permis
de construire pour son futur site dédié à la déconstruction et la
dépollution de navires de plaisance et de sport hors d'usage (NPSHU) à
Fréjus. « Ce sera le premier en région Provence-Alpes-Côte d'Azur entièrement consacré à cette activité »,
précise Jimmy Humphreys, chargé du développement pour l'entreprise.
Spécialisé dans la gestion globale des déchets industriels, le groupe
niçois (une centaine d'emplois, 30 millions d'euros de chiffre d'affaires
consolidé en 2016) fait déjà partie des sites agréés par l'Aper,
Association pour la plaisance éco-responsable, qui a pour mission de
structurer et animer la filière déconstruction, avec le soutien de la
FIN (Fédération des industries nautiques). « C'était jusqu'à présent
une activité connexe pour notre groupe, avec peu d'opérations. Elle
devrait connaître un fort développement à partir de 2019 »,
anticipe Jimmy Humpreys. Dans une étude publiée en 2016, l'Ademe a
évalué le stock de NPSHU à près de 6.000 unités pour la seule région
Paca. Le potentiel d'activité existe mais le modèle économique reste
fragile.
Pollution
Aujourd'hui,
c'est au dernier propriétaire du bateau que revient la charge de payer
la déconstruction et la dépollution du bateau pour un coût moyen estimé
par l'Aper à 1.200 euros, mais qui peut être beaucoup plus élevé selon
la taille des unités, leur localisation et les matériaux utilisés. Rares
sont donc les propriétaires prêts à débourser une telle somme. Les
bateaux sont ainsi au mieux remisés au fond d'un jardin, abandonnés sur
des canaux ou dans les ports, voire coulés au large avec d'importants
risques de pollution. Pour appuyer la mise en place de la filière de
déconstruction, la loi du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique prévoit que «toutes personnes physiques ou morales qui
mettent sur le marché national, à titre professionnel, des navires de
plaisance ou de sport seront tenues de contribuer ou de pourvoir au
recyclage et au traitement des déchets issus de ces produits ».
Eco-organisme
Plusieurs
fois décalée dans le temps, l'entrée en vigueur de cette responsabilité
élargie du producteur (REP) est programmée pour 2019, le temps de
mettre en place le futur éco-organisme qui gérera la filière. Un
calendrier idéal pour Sclavo Environnement. Les travaux du bâtiment de
6.000 mètres carrés qui accueillera les nouvelles activités vont être
lancés début 2018, pour une livraison en 2019, avec à la clef un
investissement de plusieurs millions d'euros et des créations d'emplois.
L'unité de déconstruction située sur la ZAC BTP de Fréjus bénéficiera
pour le volet valorisation des équipements de l'écopôle recyclage du
groupe, situé à proximité immédiate. Opérationnel depuis 2014 après un
investissement de 12 millions d'euros, il traite aujourd'hui 300 tonnes
par jour de déchets industriels non dangereux venant des entreprises des
Alpes-Maritimes et du Var.
Christiane Navas
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