Par Valérie Chopin / Krystel Veillard
C'est une épave cabossée et lourde de secrets, qui rentre à Brest, en juillet 2004. Après six mois, au fond de l'eau, le
« Bugaled Breizh »
revient sans ses cinq marins.
Pourquoi, le 15 janvier 2004, ce chalutier de Loctudy a-t-il coulé en quelques secondes seulement ?
A-t-il
été percuté par un cargo ? C'est la version d'abord émise par les
autorités, mais une autre hypothèse fait très vite surface. Ce jour-là,
ce 15 janvier 2004, plusieurs sous-marins étaient en exercice militaire
.
L'un d'eux aurait-il entraîné par le fonds le chalutier ? Alors que
beaucoup d'indices et expertises vont dans ce sens, les conclusions des
autorités surprennent :
En novembre 2006, le Bureau
d'Enquête et Accidents en mer (BEA) conclut en effet, que le Bugaled
Breizh aurait tout simplement accroché le fond sablonneux
.
La présence de sous-marins de plus en plus précise
Une
conclusion, qui déclenche beaucoup de réactions. Le monde de la pêche
est dans la rue ! Les juges d'instructions ont beau pencher pour la
thèse du sous-marin, le parquet de Quimper, et l'Etat s'entêtent.
En novembre 2009
, la Cour d'Appel de Rennes demande pourtant
un complément d'enquête
. La
présence
de nouveaux sous-marins apparaît. En plus des bâtiments anglais,
français et néerlandais, le contre-amiral Salles parle lui, d'américains
. La
levée totale du secret-défense sur les journaux de bord français
s'avère cruciale. Mais la marine anglaise n'a pas communiqué non plus la
situation de ses bâtiment ce jour-là.
Après le non-lieu de la Cour de Cassation, procédure anglaise
Et c'est précisément vers les Anglais que les Bigoudens vont se tourner. Alors que côté français, la justice piétine, allant
de non-lieu en non-lieu, et jusque devant Cour de cassation en juin 2016
,
les proches des victimes en appellent aux Britanniques. Même si le
chalutier breton a coulé dans les eaux internationales, dans la mesure
où deux des corps des victimes ont été retrouvés dans les eaux
territoriales britanniques, la justice anglaise est en effet compétente.
Et cette procédure d'enquête, Inquiest, lancée par la justice britannique fait naître beaucoup d'espoirs
. Mais
en novembre dernier, beaucoup semblaient déjà compromis, le procès en
Angleterre pourrait en effet reposer uniquement sur les mêmes éléments
que ceux ayant débouché sur le non-lieu en France. La Marine anglaise
fait-elle pression ? C'est le sentiment des proches qui attendent
néanmoins ce
procès britannique, au mois de juillet 2018
.
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