Et, il y a quelques jours seulement, c’était au tour de la compagnie Corsica Linea de faire son annonce. Elle équipera trois de ses navires : Pascal Paoli, Paglia Orba et Jean Nicoli, de système d’alimentation de courant à quai. Ce projet de Connexion Electrique des Navires A Quai (CENAQ) a pour objectif de diminuer la pollution de l’air marseillais, correspondant à l’équivalent d’un million de voitures en moins chaque année.
En effet, la pollution de l’air reste un problème majeur à Marseille, où les seuils réglementaires sont souvent dépassés. Parmi les responsables de cette pollution, les navires en transit à Marseille, dont l’activité causerait 10 à 15% de la pollution globale dans la ville. Les cheminées des bateaux sont particulièrement visées car elles émettent trois polluants (l’oxyde de souffre, l’oxyde d’azote et les particules fines) qui, couplés au gaz à effet de serre, ont un impact reconnu sur la santé. Plusieurs solutions ont donc été envisagées pour améliorer la qualité de l’air.
Visite d’un navire de la Méridionale
En 2014, le GPMM a investi dans un projet de CENAQ, en partenariat avec la compagnie maritime corse La Méridionale. Le principe de ce projet appliqué depuis le 9 janvier 2017 ? Raccorder les bateaux de commerce amarrés à quai au courant électrique terrestre. En plus de réduire le bruit et les vibrations dans le navire et son environnement proche, cela permet l’arrêt des groupes électrogènes du navire sans couper l’alimentation électrique du bateau. Selon l’organisation Air Paca, ce système évite en une année l’émission dans l’air de 4300 tonnes de CO2, soit l’équivalent d’un million de voitures pour un trajet aller-retour Aix-Marseille !Allier puissance, performance et enjeu économique
Le CENAQ fonctionne de la manière suivante : le GPMM fournit un courant électrique terrestre à haute tension de 20 000 volts, qui est ensuite transformé en courant de 11 000 volts puis distribué au bateau de la Méridionale qui s’est branché à quai par le biais d’un câble. Les 11 000 volts sont ensuite à nouveau transformés en 380 volts standard à l’intérieur du bateau. De ce fait, une formation spécifique est demandée en amont aux électriciens du navire, et de grandes mesures de sécurité sont prises à bord. Ainsi, lorsqu’ils sont en escale, chaque navire requiert par jour la puissance de 1,5 mégawatts, soit l’équivalent de la consommation en électricité de 300 logements.A ce jour, la GPMM est le premier et le seul port en France à proposer techniquement ce type d’installation. Des formations spécifiques sont donc requises pour les électriciens déjà à bord des navires, et des grandes mesures de sécurité sont prises pendant le branchement et le débranchement. Ainsi, pas moins de 11 clés de sécurité sont nécessaires pour mener les unes après les autres différentes étapes de branchement. Avant l’arrivée du bateau à quai, la potence est tournée vers l’avant du navire, le câble rembobiné en hauteur, à la manière des grues. On est loin des 230 volts de nos prises électriques domestiques !
A l’avenir, l’enjeu pour le GPMM est de développer ces connexions électriques et proposer des solutions techniques pour les navires et cargos des lignes internationales, malgré des bateaux aux fonctionnements tous différents et aux besoins variés. La réalité économique est à prendre en compte, chaque armateur a ses propres enjeux. Pour encourager ceux qui veulent passer à l’énergie électrique, le GPMM propose une aide financière, un peu à la manière d’un bonus écologique La Corsica Linea pourrait ainsi être la prochaine compagnie à se laisser séduire par le projet CENAQ ?
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