- 1. De ce fabuleux voyage, le photographe Benoît Stichelbaut a sélectionné quelque 800 clichés. 2. Pierre-François Bonneau, qui signera les textes de ce livre, est prêt à retourner aux TAAF. 3. Impressionnant cliché de l'une des tempêtes que les deux Concarnois ont vécues à bord du Marion Dufresne, entre Crozet et Kerguelen. (Photos : Benoît Stichelbaut et Pierre-François Bonneau)
Benoît Stichelbaut et Pierre-François Bonneau viennent d'achever un embarquement d'un mois sur le Marion-Dufresne. À bord du ravitailleur des terres australes comme sur les îles, le photographe et le rédacteur ont découvert un autre monde. Récit.
Ils ont retrouvé la terre concarnoise le 27 avril dernier mais ont encore la tête dans les terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Pierre-François Bonneau et Benoît Stichelbaut ont séjourné durant quatre semaines à bord du Marion-Dufresne, le mythique ravitailleur auquel ils consacrent un livre à paraître d'ici la fin de l'année.Les deux hommes ont embarqué le 27 mars à La Réunion, avec 120 autres personnes, dont une cinquantaine de membres d'équipage. « Au départ, on a eu un vrai temps de curé mais ça n'a pas duré », raconte Pierre-François, le rédacteur. Durant cet embarquement, ils vont connaître le déchaînement des mers australes. « Entre Crozet et les Kerguelen, on a vécu la tempête avec des creux de 10 à 12 m », renchérit Benoît, le photographe, qui a conservé de ce séjour une sélection de 800 clichés.
Une galerie de portraits
Une partie de ces photos va illustrer ce livre en forme de carnet de bord entrecoupé de portraits. L'équipage, les passagers militaires ou scientifiques de ce bateau de travail ont largement donné matière. Certains de ces portraits avaient été calés avant de larguer les amarres, les officiers de la passerelle par exemple ou encore le chef mécanicien, le seul à vivre en dessous du niveau de la mer, situation très enviable les jours de tempête. En raison de leur statut de passagers spéciaux, les deux Concarnois ont vu toutes les portes ou presque leur être ouvertes. « On avait un petit côté privilégié par rapport à ça », reconnaissent-ils.D'autres portraits se sont rajoutés opportunément, après des rencontres à bord, comme celle avec ces deux artistes, l'une graphiste l'autre concepteur de films d'animation, en résidence sur l'une des îles des TAAF.
Ces sols insulaires, Benoît Stichelbaut et Pierre-François Bonneau ont eu la chance de les fouler. « Au Crozet ou à Amsterdam, ce sont de toutes petites communautés, uniquement des gens de passage, ça met une mesure à l'éloignement », analyse le photographe, dont le seul regret est de ne pas avoir pu concrétiser tout ce qu'il avait imaginé pour son reportage, notamment l'utilisation de drone.
S'adapter en permanence à la météo
La faute à une météo face à laquelle la capacité d'adaptation doit être une qualité première. « Sur place, c'est un vent permanent de 30 à 35 noeuds. Dès qu'il y avait une éclaircie, il fallait y aller. Ce qui donnait quelque chose de sublime mais c'était frustrant parce que tout pouvait changer en un instant », explique-t-il.Une frustration finalement vite oubliée au regard de ce qu'ils ont vu et vécu durant ces quatre semaines. « Le Marion-Dufresne est loin d'un bateau d'agrément, c'est un sas. Là-bas, le rapport temps avec le bateau est absolu. Quand il arrive et qu'il débarque ses passagers, c'est comme une invasion », décrit Pierre-François, qui pourrait s'exprimer des heures durant sur cette expérience inoubliable. A-t-il envie d'y retourner ? « Bien sûr que oui, même si ce n'est pas un territoire qu'on peut s'approprier, on ne peut être que de passage », souligne le rédacteur.
Cet ouvrage sur le Marion-Dufresne devrait paraître d'ici la fin de l'année, aux Éditions du Chêne. « Manifestement, les terres australes comptent beaucoup sur ce livre », s'enthousiasment les deux Concarnois.
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