Alors que la saison des carénages est ouverte, la préfecture du
Finistère, vient de faire un rappel des règles pour éviter ou au moins
limiter toute pollution. Car chaque année ce sont quelques centaines de
tonnes de produits toxiques qui sont utilisées pour redonner leurs
qualités nautiques aux bateaux.
« Il n’y a pas d’interdiction de carénage dans les textes,
constate Pascal Lelarge, préfet. L’encadrement réglementaire a été
construit localement par étapes pour aboutir à une réponse cohérente ».
Il résulte aussi de dispositions législatives plus larges qui
interdisent toute action de pollution.
Carénages sauvages interdits
Pour protéger le milieu, une réglementation s’est mise en place. Le
carénage sauvage sur les grèves a d’abord été interdit dans les zones de
mouillage réglementées. Puis les interdictions se sont étendues à
quasiment l’ensemble du littoral dans le cadre des SAGE (Schéma
d’aménagement et de gestion des eaux) de l’Elorn, Baie de Douarnenez,
Ouest et Sud Cornouaille, Odet, Léon-Trégor. Les plaisanciers sont donc
invités à utiliser les cales de carénage équipées des ports de
plaisance. Et quand ceux-ci n’en disposent pas, la préfecture leur
mettra la pression pour qu’ils adaptent leurs outils. Ils pourront par
exemple faire appel à CarenEcolo, l’entreprise briécoise spécialisée
dans le carénage mobile. « Nous allons renforcer les contrôles sur les
carénages sauvages et l’utilisation des produits interdits », avertit le
préfet.
Un trafic de produits antifouling
Pour le
Finistère, l’enjeu est majeur pour la préservation de l’environnement.
« Ce sont 84 000 immatriculations de bateau de plaisance (voiliers et
bateaux à moteur) en 2017, rappelle le préfet (+ 8,7 % depuis 2010). Il y
a 29 000 points de mouillage le long des 1 400 km de côte. On peut
estimer que chaque année plusieurs centaines de tonnes de produits du
genre antifouling sont utilisées ». « Les produits les plus toxiques
comme le TBT ont été progressivement interdits, continue Pascal Lelarge.
Mais des traces récentes ont été trouvées, ce qui montre qu’il y a
toujours un trafic de ce type d’antifouling. Par ailleurs les produits
actuellement autorisés restent chargés en métaux lourds : cadmium,
plomb, mercure ».
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