En pleine tempête, le TK Bremen s'était échoué sur la plage d'Erdeven dans la nuit du 15 au 16 décembre 2011.
En pleine tempête, le TK Bremen s'était échoué sur la plage d'Erdeven dans la nuit du 15 au 16 décembre 2011. — F. Elsner / 20 Minutes
La décision risque de ne pas plaire aux associations écologistes. Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Brest a relaxé le commandant turc du «TK Bremen», seul mis en cause dans cette affaire. Battant pavillon maltais, le cargo s’était échoué dans la nuit du 15 au 16 décembre 2011 sur une plage d’Erdeven dans le Morbihan. Ses 19 membres d’équipage avaient pu être sauvés mais 112 tonnes de fioul s’étaient échappées du navire, provoquant une pollution aux hydrocarbures du site.
Lors de l'audience qui s’est tenue en octobre, le procureur de la République Jean-Philippe Récappé avait requis six mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 20.000 euros à l’encontre de Rifat Tahmaz, 55 ans.

Il avait quitté le port malgré l’annonce d’une tempête

Le commandant du vraquier de 109 m de long avait quitté le port de Lorient dans la matinée du 15 décembre malgré l’annonce d’une forte tempête à venir. « Cet accident pouvait être évité à condition que les bonnes décisions aient été prises très tôt », avait noté Philippe Récappé, s’interrogeant notamment sur les raisons qui avaient conduit le commandant à ne mouiller qu’une seule ancre alors que le navire avait commencé à dériver ou à ne lancer un appel au secours que très tardivement.
Des défaillances et manquements avaient toutefois relevés au cours du procès du côté des administrations maritimes chargées de la sécurité dans la zone, et la défense du commandant Tahmaz n’avait pas manqué de s’en prendre à elles dans sa plaidoirie, réclamant la relaxe.

Les défaillances du Cross Etel pointées du doigt

« Rifat Tahmaz a été abandonné par les administrations chargées de l’assistance aux navires », avait considéré Stanislas Lequette, avocat du commandant. Il avait pointé du doigt les défaillances du Cross Etel chargé de la surveillance maritime et de la sûreté des navires dans la zone, lui reprochant de n’avoir « posé aucune question technique » au commandant alors que celui-ci lui faisait part de ses difficultés, d’avoir tardé à lui communiquer un nouveau point de mouillage après une première dérive, ainsi que de lui en avoir in fine proposé un, mais « le plus exposé au vent » qui soit.