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Des cyclones de plus en plus violents à l’avenir



« Le niveau des océans a augmenté de vingt centimètres en un siècle. C’est un facteur aggravant pour un cyclone tropical », explique J-P. Van Ypersele.

Des cyclones moins nombreux mais plus violents à l’avenir? Jean-Pascal Van Ypersele explique pourquoi les prévisions vont en ce sens.

Émotion du côté des climatologues réunis à Varsovie. Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue, professeur à l’UCL, vice-président du GIEC (groupe d’experts international sur l’évolution du climate) est à Varsovie où se tient en ce moment une importante conférence de l’ONU sur le climat. Plus de 190 nations y sont représentées épaulées par une armée d’experts sous le coup du typhon Haiyan.

Jean-Pascal Van Ypersele a d’ailleurs avant tout une pensée pour les milliers de victimes. « Tout typhon est d’abord un événement humain, souligne-t-il. Pour le reste, on est face à un cyclone particulièrement intense parce qu’il est une combinaison de deux éléments qui ont décuplé son intensité. Tout d’abord un océan chaud, donc une grande source d’énergie pour alimenter l’intensité du cyclone. Par ailleurs, des vents très faibles pour couper laviolence du cyclone », résume-t-il.

Le vice-président du GIEC souligne qu’il est difficile d’estimer s’il s’agit du cyclone le plus violent jamais vécu «parce que les statistiques de mesures climatiques ne remontent pas à assez longtemps pour en juger ». Il n’y avait pas de satellites avant les années 70. On manque de bases de données.

Par ailleurs, les climatologues n’ont toujours pas établi de lien formel entre cyclones et réchauffement climatique, mais ils s’attendent à des phénomènes de plus en plus violents liés à la montée de la température des océans. «Un événement isolé ne peut pas dire grand-chose sur l’évolution du climat. Nous étudions les éléments sur trente ans », note Jean-Pascal Van Ypersele, pointant du doigt au tournant les «climato sceptiques » qui tirent des conclusions sur dix ans ou même sur base d’un seul hiver plus rude, par exemple.

«On peut simplement dire que l’intensité des vents et des pluies devraient augmenter à l’avenir. Par ailleurs, les océans se réchauffent, cela est prouvé et nul ne le conteste, appuie Jean-Pascal Van Ypersele. Le niveau des océans a augmenté de vingt centimètres en un siècle. C’est un facteur aggravant pour un cyclone tropical qui va s’élever de 4 ou 5 mètres à cause de l’onde de tempête. Ces 20 centimètres s’ajoutent. Cela peut faire la différence entre une digue qui résiste ou pas. »

Les projections des climatologues à partir du milieu du siècle à venir prédisent une augmentation des quantités de pluies déversées et une augmentation de la vitesse des vents, en plus du réchauffement des océans. On a là une mécanique qui favorisera des cyclones puissants, traduit le climatologue belge. «Le nombre de cyclones devrait diminuer mais ceux qui se déclareront seront beaucoup plus intenses, à l’horizon 2050 ». Pour Jean-Pascal Van Ypersele, le cyclone Haiyan est donc bien «une illustration de ce que nous allons probablement devoir vivre. »


Sourece Lavenir.net

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