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une croisière avec Magellan, au Cap Horn.
Au Cap Horn, une croisière avec Magellan
Premier jour
Au coin de la rue principale, un grand panneau indicateur en bois : Paris, 13 281 km ; Mexico, 8771 km ; pôle Sud, 4 000 km; Cap Horn, 150 km. Bienvenue à Ushuaia, ville la plus australe du globe, 54° 48’ de latitude sud et 68°18’ de longitude ouest. C’est d’ici que nous embarquerons en fin d’après-midi. Destination : le bout du monde. Ses 60 000 habitants ont coutume de dire que tout commence et tout se termine ici.
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"Ushuaia, fin du monde et début de tout", peut-on lire sur une immense banderole à l’entrée de la ville. Située sur l’île Grande de Terre de Feu, en Argentine, à proximité du Canal Beagle, son nom signifie “la baie qui regarde vers l’Ouest” en langue yámana, l’une des quatre ethnies d’Indiens qui vivaient ici il y a des siècles, avec les Onas, les Tehuelches et les Alacalufes.
Les premiers habitants étaient des chasseurs et des cueilleurs nomades venus du Nord. Quelques temps après, une seconde vague de peuplement arriva, les nomades de la mer, qui naviguaient d’île en île dans cet archipel. En 1520, Fernand de Magellan accosta dans la région. Le navigateur observa du feu et de la fumée qui s’élevaient des côtes, les foyers allumés par ceux qui vivaient là pour se réchauffer. C’est pour cette raison qu’il baptisa l’île “Tierra del Fuego”, la Terre de Feu.
Durant les deux siècles qui suivirent, il y eut un certain nombre d’expéditions européennes. Une mission de pasteurs anglicans, la South American Missionary Society, dirigée par Thomas Bridges, installa son premier avant-poste ici en 1870. Et l’histoire dit qu’Ushuaia fut fondée le 12 octobre 1884 par le marin Augusto Lacerre. Durant la première moitié du XXe siècle, la ville se développa autour d’une prison (voir encadré). Le gouvernement argentin s’inspira des bagnes britanniques en Australie. S’échapper d’une île si isolée est pratiquement impossible. Les prisonniers devinrent ainsi des colons, dont les principales activités étaient de couper du bois et de construire la ville.
Le ciel est gris, la pluie menace. Les sommets du mont Olivia et de la montagne des Cinq Frères se détachent entre deux nuages. Sur la gauche, des maisons colorées aux toits de tuiles rouges. Il nous faut grimper une route aux abords du Parc national de Terre de Feu pour admirer la vue magnifique sur la baie. Au loin, amarré non loin de l’entrée du port, notre bateau, le Vía Australis, nous attend. Il semble minuscule, une tâche bleue au milieu de toute cette grisaille.
À l’aide de jumelles, nous pouvons deviner l’île des États et, tout proche, le phare du Bout du Monde, qui inspira le roman de Jules Verne. Une réplique de cette tour de 11 mètres de haut est érigée à La Rochelle, à la pointe des Minimes.
Il est temps de redescendre vers la ville et de se présenter sur le quai n° 2, en passant devant le monument en hommage aux soldats tombés lors de la guerre des Malouines, pour rejoindre notre embarcation. Un navire battant pavillon chilien de plus de 70 mètres de long, conçu pour la navigation océanique et pouvant accueillir une centaine de passagers. Une fois à bord, l’équipage prévient : "Vous êtes au Chili maintenant, reculez votre montre d’une heure."
Après l’installation dans de confortables cabines et les exercices de sécurité, le capitaine Oscar Sheward annonce le départ. Il est 20 heures. La nuit tombe. Nous appareillons, laissant au loin les lumières pour nous diriger vers le Sud.
Deuxième jour
L’aube se lève sur une mer grise et calme, malgré les rafales de vent qui balaient le pont arrière. Ushuaia est déjà loin. Des dizaines d’yeux endormis sont braqués vers une falaise. Le cap Horn. Une expérience inoubliable. Le bateau mouille dans une petite baie protégée de la houle par quelques îlots. Cirés jaunes, gilets de sauvetage orange fluo, bonnets et gants.
Tous les passagers sont prêts et trépignent. Impatients. L’aventure commence vraiment ce matin. Après un café vite avalé, nous montons dans les Zodiac qui nous débarquent sur l’île d’Horn, côté Ouest, après une vingtaine de minutes en compagnie d’un couple d’otaries surpris d’une telle présence humaine dans ces parages. Il faut faire vite, "le temps peut changer brutalement", explique le guide Sebastian.
Une centaine de marches raides plus tard, un sentier de planches en bois vermoulues nous conduit vers un immense albatros d’acier. Cette statue qui déploie ses ailes rend hommage aux 10 000 marins disparus lors de 800 naufrages en tentant de passer le cap. Sur son socle, gravés dans le marbre, les vers de la poétesse chilienne Sara Vial : "Je suis l’albatros qui t’attend au bout du monde. Je suis l’âme oubliée des marins morts qui traversèrent le cap Horn venant de toutes les mers de la terre. Mais ils ne sont pas morts sur les vagues furieuses, ils volent aujourd’hui sur mes ailes, vers l’éternité, dans la dernière crevasse des vents antarctiques."
La légende dit que c’est le pirate anglais Francis Drake qui découvrit le cap Horn. L’histoire officielle diffère. En 1616, les explorateurs Willem Schouten et Jacob Le Maire quittent les Pays-Bas dans le but de trouver une nouvelle route maritime vers le Pacifique afin de contourner les restrictions commerciales imposées par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
Après des semaines en mer, ils franchirent ce cap qu’ils baptisèrent “Hoorn” (la corne), du nom de la ville natale de Schouten. Ils ne seraient jamais parvenus jusqu’ici sans Magellan. C’est en suivant la route de son expédition, partie un siècle plus tôt, qu’ils trouvèrent le Horn. "Il existe un passage conduisant de l’océan Atlantique à l’océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai. Et je ferai le tour de la terre en allant de l’est à l’ouest", affirmait l’explorateur portugais au roi d’Espagne Charles Quint, raconte Stefan Zweig dans la biographie qu’il lui consacre.
L’Atlantique et le Pacifique se rejoignent à nos pieds, 425 mètres plus bas. La vue magnifique amplifie la sensation de vivre un moment extraordinaire. Nous sommes sur la frontière ultime, 55°58’ de latitude sud, 67°17’ de longitude ouest. Un petit point noir sur les planisphères. La dernière terre ferme avant le monde gelé de l’Antarctique, 950 kilomètres plus au sud.
Au loin, rien. Une immense étendue d’eau qui paraît ne jamais finir. Sur notre droite, une petite maison en bois surplombée d’un minuscule phare. Un couple habite ici. Gardien de ce territoire chilien converti en base militaire. Un soldat tamponne nos passeports avec le sourire : "Cap Horn. Horizon chilien." Le vent souffle de plus en plus fort, il fait froid. Le bruit des vagues est assourdissant. Retour au bateau, frigorifiés mais heureux.
Par les haut-parleurs installés un peu partout sur le navire, la voix du capitaine annonce une météo favorable avec des creux de… quatre mètres. "Chers passagers, nous entamons la circumnavigation du cap Horn." Nous allons doubler le cap mythique ! Un autre moment rare. L’équipage confirme. "Je ne l’ai passé qu’une fois cette saison, vous avez de la chance car il y a encore deux heures, les conditions étaient trop dangereuses. Le cap est dans de bonnes dispositions, c’est toujours lui qui décide. Mais faites attention tout de même", sourit mystérieusement notre guide.
La mer moutonne et le Vía Australis commence à tanguer dangereusement. Les bouteilles tombent, les verres roulent par terre. Il faut s’accrocher au bastingage. Une fois pile en face du Horn, un rayon de soleil transperce les nuages gris, comme si le rocher nous souhaitait bonne route. Deux heures de navigation mouvementée nous font mieux comprendre les exploits des navigateurs des siècles passés, parvenus jusqu’ici à bord d’embarcations beaucoup moins solides que la nôtre. Et pour quelles raisons les marins du monde entier le redoutent et le surnomment le cap Dur ou le cap des Tempêtes.
Notre bateau fait route au nord et entame la remontée du canal Murray. Le temps s’est calmé. La pluie a fait place au soleil, confirmant les propos du capitaine Oscar Sheward : "Ici, on peut vivre quatre saisons en une seule journée." En fin d’après-midi, nous jetons l’ancre dans une baie accueillante, Wulaia, sur la côte ouest de l’île de Navariño. Nous débarquons sur une petite plage de galets cernée d’une épaisse végétation. Forêt de hêtres, mousse spongieuse, fougères, lengas, canelots et buissons de fruits rouges se partagent le terrain.
Le lieu est riche en histoires et légendes. C’est ici que le capitaine Fitz Roy, arrivé en 1829 à bord de sa corvette Beagle, noue les premiers contacts avec les Indiens au cours d’une expédition hydrographique. Il repart en Angleterre, embarquant quatre Yámanas avec lui, dont une jeune fille surnommée Fuegia Basket, qui devient la mascotte de son équipage. "Les bienfaits inhérents à l’adoption de nos habitudes et de notre langue compenseront pour eux le fait d’être temporairement séparés de leur pays", écrit-il dans son journal de bord.
Trois ans plus tard, Fitz Roy revient à Wulaia accompagné de 3 Indiens (l’un d’entre eux est mort de la variole), d’un pasteur chargé de mettre en œuvre la London Patagonian Missionary Society pour les évangéliser, et d’un certain Charles Darwin. Le naturaliste, ambitieux et sournois, n’apprécie pas la compagnie de ceux qu’il appelle "des sous-hommes sans vie spirituelle". Le début de la fin pour les Yámanas, Onas et autres Alacalufes. Entre chasse à l’Indien et maladies transmises par les Blancs, ces ethnies ne survivront pas longtemps.
Le voyageur peut ressentir le poids de cette histoire en se promenant sur Wulaia. Le silence règne et, le soleil se couchant, l’endroit semble hanté par les fantômes de ces Indiens massacrés. C’est dans le calme et sans dire un mot que nous remontons à bord. Une nuit de navigation nous attend entre dédales de canaux et de fjords. Et il faudra encore se lever tôt pour ne pas louper une miette du spectacle qui nous attend le lendemain.
Troisième jour
Il est 6 heures du matin. Depuis le pont extérieur, les pics enneigés de la cordillère Darwin se détachent. Le mont Darwin, le sommet le plus haut de la Terre de Feu, culmine à 2 438 mètres. Nous sommes dans la mer de Glace. Les montagnes qui nous entourent forment la fin de la cordillère des Andes, qui commence au Venezuela et vient se jeter ici, aux confins du monde. Devant nous, tandis que le soleil apparaît dans des couleurs orangées et rouges, s’ouvre l’immense avenue des Glaciers.
Le Vía Australis croise ces géants aux noms de pays – Francia, Italia, Alemania, Holanda – à un rythme lent. Il faut prendre son temps pour admirer les flancs bleutés de ces imposantes montagnes. Certaines d’entre elles sont entièrement glacées, d’autres se terminent par un morne gris, des pierres et de la terre, conséquence du réchauffement climatique. Une impression de malaise nous envahit soudain. Le mal que l’homme peut faire à la nature est perceptible ici, à des centaines de kilomètres de toute civilisation moderne.
Le bateau poursuit son chemin dans le bras sud-ouest du canal Beagle. Un grand ciel bleu nous accompagne jusqu’à un fjord aux eaux vert émeraude sur lesquelles flottent des centaines de bouts de glace blanche, tels des mini-icebergs. Les Zodiac nous ont déposé sur une petite île en face du glacier Pía. Une muraille de glace bleu cobalt large de plus d’un kilomètre et haute de plusieurs centaines de mètres. "Pour des raisons de sécurité, vous devez rester à plus de 500 mètres", annonce Paula, l’autre guide, spécialiste des glaciers.
À peine débarassés de nos gilets de sauvetage, un bruit assourdissant se fait entendre, comme une explosion. Un morceau de glace vient de se détacher et plonge dans la mer. Spectacle ahurissant, impressionnant. On comprend mieux l’interdiction de s’approcher plus près, car le bloc provoque une vague qui manque de nous emporter. Nous grimpons en haut de la colline pour arriver jusqu’à un mirador naturel. Pendant la montée, sportive et boueuse, des craquements terribles nous donnent le rythme. Pía est en perpétuel mouvement.
Nous apercevons un membre de l’équipage, qui a pris le risque d’aller jusqu’au pied du glacier pour en détacher un morceau. Il nous fait signe de redescendre car il a une surprise. Une fois en bas, c’est avec fierté qu’il nous sert ce qu’il appelle un "whisky millénaire". La sirène du bateau retentit. Nous regagnons notre embarcation pour une après-midi de navigation. Au programme à bord: cours de nœuds marins, de cocktails pour apprendre à faire le fameux pisco sour et visite de la salle des machines. Le temps a une nouvelle fois changé, le ciel s’est chargé de nuages noirs. Nous remontons vers le nord, direction les côtes occidentales de la Terre de Feu. Le vent souffle fort et la nuit s’annonce agitée. Mais la fatigue a raison des marins en herbe que nous sommes.
Quatrième jour
Au petit matin, nous nous trouvons dans un labyrinthe de canaux. Malgré la pluie fine et froide qui transperce nos cirés, nous admirons ces parages solitaires d’une grande beauté, qui nous rappellent qu’il reste encore sur la planète quelques terres inexplorées et vierges. Le bateau pénètre dans le fjord Chico (le petit fjord).
Avec ses 11 kilomètres de profondeur, le paysage de ses deux glaciers, Piloto et Nena, que nous apercevons à peine depuis notre Zodiac, paraît dantesque. Le retrait de la glace a laissé de profondes marques d’érosion sur les parois rocheuses. Les conditions météo sont telles qu’il est impossible de débarquer. Le froid a raison de nous et c’est au chaud, derrière les baies vitrées du salon Yámana, que nous passons devant un autre splendide glacier, le Gunther Plüschow.
Il porte le nom d’un Allemand, pionnier de l’aviation en Terre de Feu, qui atterrit pour la première fois à Punta Arenas, au Chili, en 1928, à bord de son hydravion, le Condor de Plata. Quelques années plus tard, il réalisa les premières photographies aériennes de la cordillère Darwin et la première liaison aérienne postale entre Punta Arenas et Ushuaia.
La pluie a cessé quand nous arrivons au fjord De Agostini. Mais le froid persiste, pas plus de 2 ou 3 degrés. Nous débarquons tout de même et partons pour une longue marche en bord de mer. Après une heure d’effort, nous arrivons au pied du glacier Aguila, l’un de ceux que nous pouvons approcher de plus près. Il est immense. Et, comme pour le Pía, c’est le bruit de la glace qui craque et des pierres qui tombent qui impressionne le plus. Mais nous ne pouvons rester très longtemps car la nuit commence à tomber et, surtout, la marée monte.
Le retour vers les Zodiac devient périlleux. La plage a disparu, l’eau glacée monte vite jusqu’aux genoux, nous tétanisant. Plusieurs membres d’équipage nous ont rejoint et portent quelques passagères sur leur dos. Certains voyageurs glissent sur les rochers et chutent dans une mer gelée. Une fois à bord, nous constatons les dégâts. Rares sont ceux qui sont rentrés secs et les cirés ou les combinaisons indemnes de déchirures.
Les difficultés n’ont pas entamé le moral du groupe. Ce soir, c’est le dîner d’adieu du capitaine Sheward. Un repas particulier. Entre le plat et le dessert, comme le veut la coutume, la carte de navigation qui a servi au passage du cap Horn est vendue aux enchères. Mise de départ, 10 dollars. Les offres fusent de toutes les tables et dans toutes les langues. "Qui dit mieux ? Personne ? Adjugé pour 140 dollars !" Un passager américain emportera chez lui le précieux sésame.
On est loin du record. "Lors d’une précédente expédition, nous avons atteint les 250 dollars", annonce Oscar Sheward. Une autre surprise attend les passagers dans leur cabine. Posé sur le lit, un diplôme signé du capitaine "pour avoir franchi le cap Horn, le point le plus au sud du globe, à bord du Vía Australis". Des cris se font entendre. "Nous sommes officiellement des Cap-Horniers !" La dernière nuit à bord est peuplée de rêves de pirates.
Cinquième jour
Le voyage touche à sa fin. Mais avant l’arrivée dans le port de Punta Arenas, ville la plus au sud de la Patagonie chilienne, un dernier débarquement est prévu. Le bateau a stoppé les machines non loin de l’île Magdalena, en plein cœur du détroit de Magellan, "l’un de ces cas où la nature a imité l’art", écrit Bruce Chatwin dans En Patagonie. Le navigateur portugais l’avait baptisé le détroit de Tous les Saints car les trois bâteaux de son expédition y étaient parvenus le 1er novembre 1520. C’est de là qu’il repartit cap au sud, en quête du passage vers les Indes.
"La première traversée de l’océan inconnu, une mer si vaste que l’esprit humain peut à peine se la représenter, est une des prouesses les plus héroïques qu’ait connues l’humanité", écrit Stefan Zweig dans Magellan. "Pendant des milliers d’heures, sa flotte s’avance à l’aventure […] Les cartes et les mesures sont sans valeur […] Les distances calculées sont fausses […] Magellan croit avoir dépassé le Japon. Il a à peine parcouru un tiers de l’océan mystérieux qu’à cause de l’absence totale de vents, il appelle le Pacifique."
Notre guide raconte l’histoire du détroit tout en guidant le pilote du Zodiac. Ciel bleu, mer d’huile. Une passerelle au pied d’une plage de galets, des milliers de tâches noires et blanches. Magdalena est un refuge naturel pour les manchots de Magellan, qui viennent s’y reproduire. L’île compte en moyenne 60000 couples dont les mâles gardent les nids, des trous creusés dans la terre. Cette espèce ne mesure pas plus de 70 cm et ne peut pas voler. Mais le palmipède est excellent nageur et a du caractère. Consigne : ne pas s’approcher trop près. Son bec est aiguisé et il peut vous couper un doigt.
Au bout d’un chemin, le phare de Magdalena, point de repère des navires qui passent le détroit de Magellan. En haut de ses quelques marches, une vue sublime. C’est ici qu’il est le plus large, une quarantaine de kilomètres. Plus au sud, il se rétrécit pour ne former qu’un canal de 3,5kilomètres. Le Vía Australis l’emprunte pour accoster dans le port de Punta Arenas à 11 heures précises. La croisière est terminée, nous voilà de retour à la civilisation. Avant de se séparer, équipage et passagers se rendent sur la place d’Armes de la ville. Au centre trône une grande statue de Magellan. Sur le socle, celle d’un Indien Yámana. La légende dit que toucher ses pieds porte bonheur et vous fera revenir au bout du monde.
Marc Fernandez
Article du journal LeMonde
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