Le dossier judiciaire sur le naufrage du Bugaled-Breizh est toujours ouvert en Grande-Bretagne. Mais les enfants de l’un des marins disparus n’y croient plus et abandonnent la procédure.
Les familles des victimes du Bugaled-Breizh ne croient plus en la procédure judiciaire entamée outre-Manche sur le naufrage inexpliqué du chalutier survenu au large de l’Angleterre en 2004. Elles comptent se retirer du dossier, a-t-on appris auprès de l’avocat des enfants de l’un des cinq marins du Bugaled.« La Royal Navy a obtenu, tout en disant qu’elle n’y était pour rien, que l’étendue des pouvoirs des juges de Truro (au Royaume-Uni, NDLR) soit infiniment diminuée », a expliqué Me Dominique Tricaud, l’avocat de Thierry Lemétayer, le fils du mécanicien disparu en mer avec les autres membres de l’équipage.
Le dernier espoir
« La décision que nous pouvons attendre du juge de Truro est sans grand intérêt, c’est la raison pour laquelle nous allons lâcher la procédure anglaise », a poursuivi l’avocat. Une procédure qui avait été lancée car deux corps de marins avaient été repêchés par les Anglais.Ce recours à la justice d’Outre-Manche représentait le dernier espoir pour les familles de connaître la vérité sur le naufrage du chalutier de Loctudy (29). En France, la Cour de cassation avait confirmé en juin 2016 le non-lieu qui avait clôturé l’enquête.
Depuis, le parquet général a écrit aux parties-civiles pour leur
indiquer que la destruction des scellés et la démolition de l’épave du
Bugaled-Breizh pourraient intervenir rapidement.
De son côté, en
avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait
rejeté une requête déposée par Me Tricaud tendant à obtenir la
récusation « pour manque d’impartialité » de Jean-Louis Lesaint, le
président de la cour d’appel de Rennes en 2015. L’avocat estimait que ce
magistrat avait déjà eu accès au dossier en 2013 lorsqu’il avait jugé
que la chambre de l’instruction n’avait pas à se prononcer sur cet
appel. Et que juridiquement, il ne pouvait se prononcer à nouveau sur le
dossier : une argumentation qui avait été balayée par la CEDH qui
devait détruire le dossier Bugaled dans l’année suivant sa décision.
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