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Exposition : Le "Grand Métier" de la pêche à la morue à Rennes et à Saint-Brieuc
Présentée jusqu'au 19 avril 2014 simultanément au musée de Bretagne et au musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, l’exposition "Terre-Neuve Terre-Neuvas" s'intéresse à deux aspects de la pêche à la morue : sa dure réalité mais aussi la vie de ceux qu’on laisse à terre.
Terre-neuve, Terre-Neuva, L'aventure de la pêche morutière, c'est le titre de cette exposition présentée à la fois à Rennes et à Saint-Brieuc. Car durant cinq siècles, la morue, ce poisson des eaux froides de l’Atlantique Nord fut l’objet d’une incroyable entreprise humaine, sociale et économique pour les Bretons et les Normands. A Rennes l'exposition nous emmène en mer avec les techniques de pêche, à Saint Brieuc, on reste à quai, pour évoquer l'attente.
"Du pont des navires jusqu’aux filets des marins, l’exposition dresse le portrait d’une activité économique vitale, pratiquée dans des conditions de vie difficiles. Elle détaille la réalité d’un métier et l’évolution des techniques d’une pêche qui stimula le cœur, le portefeuille et l’imagination des sociétés de Bretagne et de Normandie".
A la fois chronologique, et thématique, l’exposition fait aussi partager des histoires, des récits de vie singuliers, témoins d’une aventure collective hors du commun. Quelle mémoire ? quelle pêche ? Quels regards sur cette pêche migratoire du 16ème au 20ème siècle. Entre mythe et actualité. Autour des collections réunies et d’images filmées, une scénographie immersive plonge le visiteur dans la réalité du « grand métier ».
Cette exposition, présentée jusqu'au 19 avril au musée de Bretagne à Rennes et au musée d'art et d'histoire de Saint-Brieuc, a été réalisée en partenariat avec les musées de Granville et de Saint-Malo. Elle s'en ira à partir de juin 2014, à Saint-Malo et Granville.
Source France3Bretagne
Bugaled-Breizh. Les juges ne poursuivront pas l’enquête
"Attendu que de multiples investigations ont été diligentées durant plus de neuf années d’instruction, qu’en l’absence d’éléments véritablement nouveaux et suffisamment caractérisés, il n’y a plus lieu, désormais, de poursuivre l’enquête".
Coup dur ce lundi matin pour les familles des victimes et les parties civiles du Bugaled-Breizh, chalutier bigouden qui coula en Manche avec ses cinq hommes d’équipage le 15 janvier 2004.
Dans un courrier adressé aux familles des victimes moins d’un mois après les demandes d’enquête complémentaires demandées par les avocats des familles, les juges d’instruction de Nantes, Robert Tchalian et Jacky Coulon, disent clairement leur souhait de stopper l’enquête.
Les juges n’ont pas attendu le mois dont ils disposaient pour apporter leurs réponses aux demandes de poursuite d’enquête formulées début octobre par les avocats des parties civiles.
Dans une ordonnance de six pages, ils ont rejeté les demandes d’investigations réclamées par Me Bergot, Me Kermarrec, et Me Tricaud.
"On va continuer. On va faire appel"
"Scandaleux, c’est scandaleux !", a immédiatement réagi Michel Douce, armateur du Bugaled qui a réceptionné le courrier avec une grande colère. "Cette affaire doit vraiment gêner bien du monde pour qu’ils en arrivent là".
L’armateur comme plusieurs parties civiles avaient déjà indiqué leur intention de faire appel de cette décision si elle tombait ainsi. Il confirmait cette volonté dès ce lundi matin. "On va continuer. On va faire appel. On ne lâchera pas comme ça ", indiquait-il annonçant également la création d’une association des victimes du Bugaled-Breizh.
L’affaire Bugaled-Breizh se poursuivra selon toute vraisemblance dans l’enceinte d’une cour d’appel.
Source LeTeleGramme
Le "poisson des glaces" de retour aux Kerguelen
L'exploitation du "poisson des glaces", disparu de l'assiette des Réunionnais depuis 20 ans, va pouvoir reprendre: c'est la conclusion d'une campagne scientifique et halieutique destinée à évaluer le stock de poissons des Kerguelen, dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
"La biomasse a été renouvelée, c’est un très bon résultat", a déclaré à l’AFP le professeur Guy Duhamel, directeur du département Milieux et peuplements aquatiques du Museum national d'histoire naturelle (MNHN), en tirant le bilan de la campagne Poker 3 (Poissons des Kerguelen), achevée lundi soir.
Après Poker 1 en 2006, Poker 2 en 2010, la campagne Poker 3, démarrée il y a cinq semaines, devait établir un "diagnostic précis de la ressource" dans la zone économique exclusive (ZEE) française des Kerguelen. Elle a ciblé prioritairement deux poissons: la légine australe, actuellement pêchée par sept palangriers basés à la Réunion et le "poisson des glaces" dont l'exploitation a dû s'arrêter il y a une vingtaine d’années en raison de sa surpêche.
"L'objectif de ces travaux était d’étayer de manière scientifique les conditions d’une pêche durable et raisonnée dans la zone", a expliqué le préfet des TAAF, Pascal Bolot.
Pour mener à bien sa mission à bord du chalutier l'Austral, l'équipe de neuf scientifiques sous la direction du professeur Duhamel, aidés par 37 marins, a procédé à plus de 200 chalutages entre 100 et 1.000 m de profondeur au nord du plateau de Kerguelen.
Résultat: "Il n’y a pas de souci à se faire pour la légine. Sa biomasse est stable, voire en augmentation", a indiqué le professeur Duhamel. Il n’envisage toutefois pas de modifier son mode de pêcherie sélective (profondeur de pêche, interdiction du chalutage, etc.) qui a justement permis de préserver cette espèce.
Ce poisson à la chair blanche et fondante qui peut atteindre 2 mètres et peser 80 kg, est l'un des plus chers au monde, vendu de 15 à 18 dollars à la débarque. La France attribue un quota de pêche de 5.850 tonnes par an.
Un goût qui rappelle celui de la truite
Bonne nouvelle également pour le "poisson des glaces" (champsocephalus gunnari), petite espèce de 25 à 35 cm de long, au sang incolore et vivant en grands bancs : la campagne Poker 3 a conforté les premiers relevés de 2010 montrant une reconstitution des stocks autorisant une reprise de la pêche, selon le professeur Duhamel.
"Nous allons proposer un quota de 700 tonnes en deux campagnes de pêche par an", annonce-t-il, ne se faisant aucun souci sur ses débouchés commerciaux. "Les Australiens le vendent très bien à l'exportation, entre 5-6 dollars le kilo", note-t-il.
"C'est un poisson à la chair très ferme et blanche qui a un goût agréable rappelant celui de la truite. Il n’a quasiment pas d'arêtes, ce qui est important en termes de commercialisation", explique Thierry Clot, chef du service des pêches des TAAF.
Seule la pêche au "chalut pélagique" (filet qui ne touche pas le fond marin) sera autorisée. "On va tester cette méthode de pêche qui est +propre+ au niveau environnemental", souligne le professeur Duhamel.
La première marée est prévue dès ce mois-ci et sera menée par le chalutier l'Austral, affrété en commun par l’ensemble des armements basés à la Réunion. La seconde est attendue en juin, à la fin de la campagne de pêche à la langouste (décembre à avril) du chalutier.
Les résultats de la mission, comparés à ceux des Australiens réalisés en août, feront l’objet d’un rapport qui sera remis, d’ici à trois mois, à un organisme international, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), en charge des pêcheries de l’océan Austral. Ils permettront, par ailleurs, au gouvernement français de fixer les quotas de pêche dans sa ZEE de Kerguelen.
"La biomasse a été renouvelée, c’est un très bon résultat", a déclaré à l’AFP le professeur Guy Duhamel, directeur du département Milieux et peuplements aquatiques du Museum national d'histoire naturelle (MNHN), en tirant le bilan de la campagne Poker 3 (Poissons des Kerguelen), achevée lundi soir.
Après Poker 1 en 2006, Poker 2 en 2010, la campagne Poker 3, démarrée il y a cinq semaines, devait établir un "diagnostic précis de la ressource" dans la zone économique exclusive (ZEE) française des Kerguelen. Elle a ciblé prioritairement deux poissons: la légine australe, actuellement pêchée par sept palangriers basés à la Réunion et le "poisson des glaces" dont l'exploitation a dû s'arrêter il y a une vingtaine d’années en raison de sa surpêche.
"L'objectif de ces travaux était d’étayer de manière scientifique les conditions d’une pêche durable et raisonnée dans la zone", a expliqué le préfet des TAAF, Pascal Bolot.
Pour mener à bien sa mission à bord du chalutier l'Austral, l'équipe de neuf scientifiques sous la direction du professeur Duhamel, aidés par 37 marins, a procédé à plus de 200 chalutages entre 100 et 1.000 m de profondeur au nord du plateau de Kerguelen.
Résultat: "Il n’y a pas de souci à se faire pour la légine. Sa biomasse est stable, voire en augmentation", a indiqué le professeur Duhamel. Il n’envisage toutefois pas de modifier son mode de pêcherie sélective (profondeur de pêche, interdiction du chalutage, etc.) qui a justement permis de préserver cette espèce.
Ce poisson à la chair blanche et fondante qui peut atteindre 2 mètres et peser 80 kg, est l'un des plus chers au monde, vendu de 15 à 18 dollars à la débarque. La France attribue un quota de pêche de 5.850 tonnes par an.
Un goût qui rappelle celui de la truite
Bonne nouvelle également pour le "poisson des glaces" (champsocephalus gunnari), petite espèce de 25 à 35 cm de long, au sang incolore et vivant en grands bancs : la campagne Poker 3 a conforté les premiers relevés de 2010 montrant une reconstitution des stocks autorisant une reprise de la pêche, selon le professeur Duhamel.
"Nous allons proposer un quota de 700 tonnes en deux campagnes de pêche par an", annonce-t-il, ne se faisant aucun souci sur ses débouchés commerciaux. "Les Australiens le vendent très bien à l'exportation, entre 5-6 dollars le kilo", note-t-il.
"C'est un poisson à la chair très ferme et blanche qui a un goût agréable rappelant celui de la truite. Il n’a quasiment pas d'arêtes, ce qui est important en termes de commercialisation", explique Thierry Clot, chef du service des pêches des TAAF.
Seule la pêche au "chalut pélagique" (filet qui ne touche pas le fond marin) sera autorisée. "On va tester cette méthode de pêche qui est +propre+ au niveau environnemental", souligne le professeur Duhamel.
La première marée est prévue dès ce mois-ci et sera menée par le chalutier l'Austral, affrété en commun par l’ensemble des armements basés à la Réunion. La seconde est attendue en juin, à la fin de la campagne de pêche à la langouste (décembre à avril) du chalutier.
Les résultats de la mission, comparés à ceux des Australiens réalisés en août, feront l’objet d’un rapport qui sera remis, d’ici à trois mois, à un organisme international, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), en charge des pêcheries de l’océan Austral. Ils permettront, par ailleurs, au gouvernement français de fixer les quotas de pêche dans sa ZEE de Kerguelen.
La goéletteTara a franchi le passage du Nord-Ouest
Un peu plus d’un mois après avoir franchi le passage du Nord-Est (Russie), la goélette d'exploration Tara, partie de Lorient en mai dernier, a franchi le 28 septembre le passage du Nord-Ouest, au Canada. L’expédition Tara Oceans Polar Circle poursuit ainsi son but de mieux connaître l’écosystème arctique, en partant à la découverte des espèces planctoniques particulièrement peu connues en zone polaire.
Un anticyclone extrêmement stable s'était installé sur la région nord canadienne du Nunavut, permettant à Tara de naviguer dans de parfaites conditions météorologiques. À l’aube, la goélette s’est donc engagée dans le Bras du Prince Regent dans un pack de jeune glace assez clairsemée caractéristique du début de la reformation des glaces à cette époque de l’année.
Puis, dans la matinée, le capitaine de Tara, Loïc Vallette, recevait un message radio du brise-glace Louis S. St Laurent, de la Garde-côtière canadienne, l’invitant à le suivre. Ce poisson-pilote a, ainsi, aidé Tara à passer une barrière de 100 kilomètres en une demi-journée, recouverte à 95% de 15 centimètres de glace. Sans l’aide des Canadiens, la goélette aurait mis beaucoup plus de temps, avec à la clé une nuit à slalomer dans le noir, entre les packs de jeunes et de vieilles glaces.
Ce gain de temps fut mis à profit dès hier dimanche. Le propos de cette expédition n’étant pas de réaliser un exploit autour du pôle mais bien de ramener un maximum d’échantillons de bonne qualité. L’équipe scientifique se remettait au travail et profitait des conditions météo exceptionnelles pour réaliser une station scientifique de 48 heures dans le détroit de Lancaster.
Les prochaines escales de l’expédition sont prévues à Arctic Bay (la ville la plus froide du monde) et Pond Inlet dans le Nunavut canadien les 4 et 6 octobre prochain. Puis ce sera Ilulissat au Groenland, Québec, Saint Pierre et Miquelon et enfin un retour à Lorient début décembre.
Malgré la présence de glace plus importante que ces 4 dernières années, les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest auront bien été enchainés dans le temps imparti et en réalisant les prélèvements prévus, écartant ainsi toute hypothèse d’hivernage. Selon Jean-Claude Gascard, directeur de Recherche émérite du CNRS au laboratoire Locean à l‘Université Pierre et Marie Curie, « de manière générale, les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest auront tendance à s’ouvrir plus tôt et se fermer plus tard, sauf anomalie saisonnière liée à la variabilité naturelle, comme cette année ».
Un anticyclone extrêmement stable s'était installé sur la région nord canadienne du Nunavut, permettant à Tara de naviguer dans de parfaites conditions météorologiques. À l’aube, la goélette s’est donc engagée dans le Bras du Prince Regent dans un pack de jeune glace assez clairsemée caractéristique du début de la reformation des glaces à cette époque de l’année.
Puis, dans la matinée, le capitaine de Tara, Loïc Vallette, recevait un message radio du brise-glace Louis S. St Laurent, de la Garde-côtière canadienne, l’invitant à le suivre. Ce poisson-pilote a, ainsi, aidé Tara à passer une barrière de 100 kilomètres en une demi-journée, recouverte à 95% de 15 centimètres de glace. Sans l’aide des Canadiens, la goélette aurait mis beaucoup plus de temps, avec à la clé une nuit à slalomer dans le noir, entre les packs de jeunes et de vieilles glaces.
Ce gain de temps fut mis à profit dès hier dimanche. Le propos de cette expédition n’étant pas de réaliser un exploit autour du pôle mais bien de ramener un maximum d’échantillons de bonne qualité. L’équipe scientifique se remettait au travail et profitait des conditions météo exceptionnelles pour réaliser une station scientifique de 48 heures dans le détroit de Lancaster.
Les prochaines escales de l’expédition sont prévues à Arctic Bay (la ville la plus froide du monde) et Pond Inlet dans le Nunavut canadien les 4 et 6 octobre prochain. Puis ce sera Ilulissat au Groenland, Québec, Saint Pierre et Miquelon et enfin un retour à Lorient début décembre.
Malgré la présence de glace plus importante que ces 4 dernières années, les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest auront bien été enchainés dans le temps imparti et en réalisant les prélèvements prévus, écartant ainsi toute hypothèse d’hivernage. Selon Jean-Claude Gascard, directeur de Recherche émérite du CNRS au laboratoire Locean à l‘Université Pierre et Marie Curie, « de manière générale, les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest auront tendance à s’ouvrir plus tôt et se fermer plus tard, sauf anomalie saisonnière liée à la variabilité naturelle, comme cette année ».
Livre : L’Albatros et le Tamaris
L’extraordinaire histoire de Tamaris et de son équipage débute en 1869 aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à la Seyne-sur-Mer, où l’armateur marseillais Deville commande la construction d’un « trois-mâts-barque » révolutionnaire puisque, pour la première fois, sa coque sera en fer, en panneaux rivetés, lui conférant solidité, finesse et vitesse, un atout pour concurrencer les clippers marchands sillonnant les mers du monde.
Le navire sera de taille modeste : 48 mètres de long pour 9 de large. Un équipage réduit de 14 hommes, suffit à sa manœuvre, c’est peu comparé à l’anglais Cutty Sark construit la même année, long de 85 mètres, large de 11, capable de filer 17 nœuds avec un équipage du double de marins.
Le voilier est livré à l’armateur le 17 mai 1869 et sous sa bannière, sillonne toutes les mers du monde : Indochine, New York, Amérique du Sud transportant indifféremment barils de pétrole et peaux de Patagonie.
En 1880, le voilier âgé de 11 ans et en excellent état, est racheté par l’armateur Antoine Bordes de Bordeaux pour 58.000 francs-or qui le destine à sa ligne du Pacifique.
C’est ainsi que le 28 novembre 1886, Tamaris appareille du port de Bordeaux sous le commandement du capitaine Paul Majou en direction de Nouméa via le Cap de Bonne Espérance.
On sait très peu de choses sur la composition de l’équipage et le déroulement du voyage, car aucun document de bord ni archives n’ont été retrouvés. L’historien doit, à l’aide des maigres indices recueillis, reconstituer l’enchaînement complexe des événements qui ont conduit à la tragédie qui s’est imposée d’elle-même. Roman et récit authentique deviennent alors indissociables.
Tamaris poursuit sa route vers l’orient et, après avoir contourné l’Afrique, s’engage au sud pour atteindre la portance des vents d’ouest des Quarantièmes de latitude.
Le 8 mars 1887, après plus de 13 semaines de mer, Tamaris est au cœur de l’océan Indien, dans la région des îles Crozet, probablement à une estime de route plus méridionale qu’il ne l’évaluait.
On pense que c’est le 9 mars, vers deux heures du matin que Tamaris accroche un récif affleurant au sud de l’ilot des Pingouins. Cet ilot est une muraille redoutable de près de 350 mètres d’altitude, long de 4 km pour moins de 700 mètres de large, issu du démantèlement d’un appareil volcanique.
Les 13 marins eurent juste le temps de mettre à l’eau les deux chaloupes, de s’y entasser avec 150 livres de biscuit et deux tonnelets d’eau douce. Impossible de débarquer sur les falaises abruptes de l’île.
Le capitaine Majou décide de poursuivre plus au Nord vers l’île aux Cochons, beaucoup plus vaste ( 67 km ²) et distante de 40 km. Majou sait qu’un voilier anglais, le Comus, est venu huit ans plus tôt, faire un dépôt de vivres à l‘intention d’éventuels phoquiers naufragés qui fréquentent nombreux ces îles. Le nom même de l’île, laisse supposer qu’il y aurait eu dépose de ces animaux dans la même intention et qu’ils y prospèrent ! Les naufragés mettront trois jours à parcourir la distance et aborderont l’île à proximité du dépôt du Comus.
Ils ne laisseront aucun écrit sur leur séjour, consommant les vivres du dépôt puis, comme tous les naufragés de cette époque, se nourrissant d’éléphants de mer et de manchots.
Ils avaient très probablement construit des huttes en lave recouvertes de leurs canots renversés et rien ne laisse supposer des mésententes dans le groupe, comme cela arrive fréquemment en pareilles situations (1).
Après quatre mois de séjour sur l’île aux Cochons, la lassitude s’empare progressivement des naufragés : les réserves du Comus sont épuisées, la nourriture locale toujours identique lasse et s’épuise également. Surtout, ils n’aperçoivent aucun navire venu à leur recherche ou à la chasse aux éléphants. Faim et sentiment d’abandon les conduisent à prendre des initiatives.
D’abord, une tentative un peu folle, copiée sur les pigeons voyageurs et transposée aux albatros nidifiant en grand nombre sur les pentes du volcan. Ils seront les messagers de leur détresse, mais les marins ignorent tout du trajet des oiseaux et de leurs capacités. Leurs espoirs fous vont se concrétiser dans la rédaction de plaques gravées sur d’anciennes boîtes de conserve. Ils écrivent : « 13 naufragés sont réfugiés sur les îles Crozet. Au secours pour l’amour de Dieu ! 11 août 1887 ».
Probablement d’autres messages sont écrits et attachés aux cous de plusieurs albatros.
Mais un seul arrivera exténué sur une plage d’Australie occidentale, à proximité de Fremantle. Ce sera le premier miracle, le 25 septembre 1887.
L’oiseau aura mis sept semaines pour parcourir avec les détours, environ 6000 km … Le second miracle s’enchaîne, car des promeneurs sur la plage remarquent l’oiseau souffrant et la plaque qui brille à son cou. Ils la déchiffrent.
Pendant ce temps, à l’île aux Cochons, l’impatience des naufragés grandit et ne supporte plus l’attente. Ils savent que plus à l’Est, existe une autre île, vaste du double de la leur, mieux pourvue en animaux et par conséquent plus fréquentée par les chasseurs et leurs navires. Cette île de la Possession est à quelques 110 km de là, dans la direction des vents dominants. Ils décident de tenter l’aventure et quittent leur île le 30 septembre. Cinq jours après l’arrivée de l’albatros en Australie ! Tragique enchaînement de circonstances.
Pendant ce temps, en Australie, le Consulat français de Perth est contacté et la lourde machine administrative se met en marche à un rythme tout à fait honorable, compte-tenu de l’époque, des distances et des disponibilités maritimes.
L’information concernant les naufragés remonte en effet à Paris, aux Affaires étrangères, à la Marine puis l’ordre redescend d’envoyer un aviso de recherche, ordre qui sera répercuté à la récente base navale de Diego Suarez. L’aviso La Meurthe (commandant Frédéric Richard Foy, 38 ans) est désigné pour cette mission. Le navire appareille le 18 novembre de Diego, soit 7 semaines après l’arrivée de l’albatros. Une performance.
La Meurthe est un bâtiment lancé en 1885, donc très récent, long de 70 mètres, large de 10, doté d’une machine à vapeur de 300 chevaux, sa vitesse est de 11 nœuds et 44 hommes sont à son bord.
L’aviso fonce sur les îles Crozet qu’il atteint le 1er décembre 1887, après 12 jours de mer. Il se présente face à l’île aux Cochons et une équipe envoyée à terre, découvre le baraquement en ruines des naufragés du Tamaris et le message suivant laissé en évidence par Majou : « Le 30 septembre, nos provisions épuisées, nous partons pour l’île de la Possession ». Ils n’avaient pas attendu deux mois l’arrivée du navire de secours. Croisée de malchances.
La Meurthe appareille alors pour la Possession et visite toutes les criques et plages possibles, elle fouille également l’île de l’Est voisine où elle croit retrouver les naufragés. Hélas ! Il s’agissait de chasseurs américains ! Il faut se rendre à l’évidence : les 13 naufragés de Tamaris ont disparu en mer entre les îles aux Cochons et la Possession.
Tragique destin de marins illuminé par l’incroyable exploit d’un albatros.
L’Albatros et le Tamaris
par Jacques NOUGIER
Airelle-Editions : 30 avenue Praud 44300 NANTES
(1)Lire le naufrage de l’Aventure en 1825 à l’île de L’Est par William Lesquin et celui du Strathmore en 1875 aux Apôtres par Ian Church, deux naufrages qui ont également eu lieu aux îles Crozet et qui sont racontés dans Trois naufrages pour trois îles, Edition de la Dyle, 1998 , 312 pages ; ISBN 90-8011224-9-6.
Le navire sera de taille modeste : 48 mètres de long pour 9 de large. Un équipage réduit de 14 hommes, suffit à sa manœuvre, c’est peu comparé à l’anglais Cutty Sark construit la même année, long de 85 mètres, large de 11, capable de filer 17 nœuds avec un équipage du double de marins.
Le voilier est livré à l’armateur le 17 mai 1869 et sous sa bannière, sillonne toutes les mers du monde : Indochine, New York, Amérique du Sud transportant indifféremment barils de pétrole et peaux de Patagonie.
En 1880, le voilier âgé de 11 ans et en excellent état, est racheté par l’armateur Antoine Bordes de Bordeaux pour 58.000 francs-or qui le destine à sa ligne du Pacifique.
C’est ainsi que le 28 novembre 1886, Tamaris appareille du port de Bordeaux sous le commandement du capitaine Paul Majou en direction de Nouméa via le Cap de Bonne Espérance.
On sait très peu de choses sur la composition de l’équipage et le déroulement du voyage, car aucun document de bord ni archives n’ont été retrouvés. L’historien doit, à l’aide des maigres indices recueillis, reconstituer l’enchaînement complexe des événements qui ont conduit à la tragédie qui s’est imposée d’elle-même. Roman et récit authentique deviennent alors indissociables.
Tamaris poursuit sa route vers l’orient et, après avoir contourné l’Afrique, s’engage au sud pour atteindre la portance des vents d’ouest des Quarantièmes de latitude.
Le 8 mars 1887, après plus de 13 semaines de mer, Tamaris est au cœur de l’océan Indien, dans la région des îles Crozet, probablement à une estime de route plus méridionale qu’il ne l’évaluait.
On pense que c’est le 9 mars, vers deux heures du matin que Tamaris accroche un récif affleurant au sud de l’ilot des Pingouins. Cet ilot est une muraille redoutable de près de 350 mètres d’altitude, long de 4 km pour moins de 700 mètres de large, issu du démantèlement d’un appareil volcanique.
Les 13 marins eurent juste le temps de mettre à l’eau les deux chaloupes, de s’y entasser avec 150 livres de biscuit et deux tonnelets d’eau douce. Impossible de débarquer sur les falaises abruptes de l’île.
Le capitaine Majou décide de poursuivre plus au Nord vers l’île aux Cochons, beaucoup plus vaste ( 67 km ²) et distante de 40 km. Majou sait qu’un voilier anglais, le Comus, est venu huit ans plus tôt, faire un dépôt de vivres à l‘intention d’éventuels phoquiers naufragés qui fréquentent nombreux ces îles. Le nom même de l’île, laisse supposer qu’il y aurait eu dépose de ces animaux dans la même intention et qu’ils y prospèrent ! Les naufragés mettront trois jours à parcourir la distance et aborderont l’île à proximité du dépôt du Comus.
Ils ne laisseront aucun écrit sur leur séjour, consommant les vivres du dépôt puis, comme tous les naufragés de cette époque, se nourrissant d’éléphants de mer et de manchots.
Ils avaient très probablement construit des huttes en lave recouvertes de leurs canots renversés et rien ne laisse supposer des mésententes dans le groupe, comme cela arrive fréquemment en pareilles situations (1).
Après quatre mois de séjour sur l’île aux Cochons, la lassitude s’empare progressivement des naufragés : les réserves du Comus sont épuisées, la nourriture locale toujours identique lasse et s’épuise également. Surtout, ils n’aperçoivent aucun navire venu à leur recherche ou à la chasse aux éléphants. Faim et sentiment d’abandon les conduisent à prendre des initiatives.
D’abord, une tentative un peu folle, copiée sur les pigeons voyageurs et transposée aux albatros nidifiant en grand nombre sur les pentes du volcan. Ils seront les messagers de leur détresse, mais les marins ignorent tout du trajet des oiseaux et de leurs capacités. Leurs espoirs fous vont se concrétiser dans la rédaction de plaques gravées sur d’anciennes boîtes de conserve. Ils écrivent : « 13 naufragés sont réfugiés sur les îles Crozet. Au secours pour l’amour de Dieu ! 11 août 1887 ».
Probablement d’autres messages sont écrits et attachés aux cous de plusieurs albatros.
Mais un seul arrivera exténué sur une plage d’Australie occidentale, à proximité de Fremantle. Ce sera le premier miracle, le 25 septembre 1887.
L’oiseau aura mis sept semaines pour parcourir avec les détours, environ 6000 km … Le second miracle s’enchaîne, car des promeneurs sur la plage remarquent l’oiseau souffrant et la plaque qui brille à son cou. Ils la déchiffrent.
Pendant ce temps, à l’île aux Cochons, l’impatience des naufragés grandit et ne supporte plus l’attente. Ils savent que plus à l’Est, existe une autre île, vaste du double de la leur, mieux pourvue en animaux et par conséquent plus fréquentée par les chasseurs et leurs navires. Cette île de la Possession est à quelques 110 km de là, dans la direction des vents dominants. Ils décident de tenter l’aventure et quittent leur île le 30 septembre. Cinq jours après l’arrivée de l’albatros en Australie ! Tragique enchaînement de circonstances.
Pendant ce temps, en Australie, le Consulat français de Perth est contacté et la lourde machine administrative se met en marche à un rythme tout à fait honorable, compte-tenu de l’époque, des distances et des disponibilités maritimes.
L’information concernant les naufragés remonte en effet à Paris, aux Affaires étrangères, à la Marine puis l’ordre redescend d’envoyer un aviso de recherche, ordre qui sera répercuté à la récente base navale de Diego Suarez. L’aviso La Meurthe (commandant Frédéric Richard Foy, 38 ans) est désigné pour cette mission. Le navire appareille le 18 novembre de Diego, soit 7 semaines après l’arrivée de l’albatros. Une performance.
La Meurthe est un bâtiment lancé en 1885, donc très récent, long de 70 mètres, large de 10, doté d’une machine à vapeur de 300 chevaux, sa vitesse est de 11 nœuds et 44 hommes sont à son bord.
L’aviso fonce sur les îles Crozet qu’il atteint le 1er décembre 1887, après 12 jours de mer. Il se présente face à l’île aux Cochons et une équipe envoyée à terre, découvre le baraquement en ruines des naufragés du Tamaris et le message suivant laissé en évidence par Majou : « Le 30 septembre, nos provisions épuisées, nous partons pour l’île de la Possession ». Ils n’avaient pas attendu deux mois l’arrivée du navire de secours. Croisée de malchances.
La Meurthe appareille alors pour la Possession et visite toutes les criques et plages possibles, elle fouille également l’île de l’Est voisine où elle croit retrouver les naufragés. Hélas ! Il s’agissait de chasseurs américains ! Il faut se rendre à l’évidence : les 13 naufragés de Tamaris ont disparu en mer entre les îles aux Cochons et la Possession.
Tragique destin de marins illuminé par l’incroyable exploit d’un albatros.
L’Albatros et le Tamaris
par Jacques NOUGIER
Airelle-Editions : 30 avenue Praud 44300 NANTES
(1)Lire le naufrage de l’Aventure en 1825 à l’île de L’Est par William Lesquin et celui du Strathmore en 1875 aux Apôtres par Ian Church, deux naufrages qui ont également eu lieu aux îles Crozet et qui sont racontés dans Trois naufrages pour trois îles, Edition de la Dyle, 1998 , 312 pages ; ISBN 90-8011224-9-6.
Lampedusa : 130 morts et 200 disparus après un naufrage
Encore un drame devant les côtes de la petite île italienne de Lampedusa. Les corps de 130 migrants, majoritairement érythréens, ont été repêchés dans la journée d’hier par les garde-côtes italiens. Leur embarcation, qui avait quitté la Libye, a pris feu puis coulé la nuit précédente. Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés, près de 500 personnes, hommes femmes et enfants, auraient pris place à bord du bateau. 150 d’entre eux ont pu être sauvés, notamment par des pêcheurs italiens, mais 200 étaient toujours portés disparus hier soir.
Ce drame, terrible, a fait le tour des media internationaux et ému l'opinion publique. Malheureusement, ce genre de catastrophe n'est pas rare. Ainsi, chaque année, selon les estimations des organisations internationales, près de 500 personnes meurent en Méditerranée en tentant de gagner les côtes italiennes. Cet été, un afflux sans précédent de migrants a été constaté en raison de la guerre civile en Syrie, plusieurs milliers de personnes tentant de fuir le pays par la mer.
Source MerEtMarine
Ce drame, terrible, a fait le tour des media internationaux et ému l'opinion publique. Malheureusement, ce genre de catastrophe n'est pas rare. Ainsi, chaque année, selon les estimations des organisations internationales, près de 500 personnes meurent en Méditerranée en tentant de gagner les côtes italiennes. Cet été, un afflux sans précédent de migrants a été constaté en raison de la guerre civile en Syrie, plusieurs milliers de personnes tentant de fuir le pays par la mer.
Source MerEtMarine
Une pétition pour sauver la Calypso du commandant Cousteau
Le premier navire océanographique français pourrit au chantier Piriou, à Concarneau (29), victime d'un différend entre le chantier et la famille Cousteau.
"Sauver la Calypso". Tel est l'objectif d'une pétition lancée à Aurélie Fillippetti, ministre de la culture, par Bruno Bombled, un technicien océanographe et plongeur scientifique, dont la vocation lui est venue en regardant enfant, les films du commandant Cousteau.
Dans cette pétition, qui a déjà recueilli 2353 signatures, le scientifique demande à la ministre de classer le navire "patrimoine national", afin de débloquer la situation inextricable dans laquelle il se trouve, à savoir un pourissement inéluctable.
Coulé dans le port de Singapour en 1996 par une barge, le navire océanographique a ensuite été renfloué, avant que d'être rapatrié à La Rochelle. La Calypso quitte La Rochelle, le 11 octobre 2007, pour être remorquée vers le port de Concarneau dans le but d'y être remise en état. Mais, en raison d'un différend entre les chantiers Piriou et l'Équipe Cousteau, le travail de restauration sur la Calypso s'est arrêté en février 2009, suite au non réglement de 850 000 euros de factures par l'Equipe Cousteau, cette dernière refusant de payer du fait de malfaçons.
En 2010, L'Équipe Cousteau a déposé, auprès du ministère de la culture une demande pour que le bateau soit classé "patrimoine national" afin de définitivement la sauvegarder pour les générations futures, la science et la paix.
Accéder à la pétition en ligne
Source ActuNautic
"Sauver la Calypso". Tel est l'objectif d'une pétition lancée à Aurélie Fillippetti, ministre de la culture, par Bruno Bombled, un technicien océanographe et plongeur scientifique, dont la vocation lui est venue en regardant enfant, les films du commandant Cousteau.
Dans cette pétition, qui a déjà recueilli 2353 signatures, le scientifique demande à la ministre de classer le navire "patrimoine national", afin de débloquer la situation inextricable dans laquelle il se trouve, à savoir un pourissement inéluctable.
Coulé dans le port de Singapour en 1996 par une barge, le navire océanographique a ensuite été renfloué, avant que d'être rapatrié à La Rochelle. La Calypso quitte La Rochelle, le 11 octobre 2007, pour être remorquée vers le port de Concarneau dans le but d'y être remise en état. Mais, en raison d'un différend entre les chantiers Piriou et l'Équipe Cousteau, le travail de restauration sur la Calypso s'est arrêté en février 2009, suite au non réglement de 850 000 euros de factures par l'Equipe Cousteau, cette dernière refusant de payer du fait de malfaçons.
En 2010, L'Équipe Cousteau a déposé, auprès du ministère de la culture une demande pour que le bateau soit classé "patrimoine national" afin de définitivement la sauvegarder pour les générations futures, la science et la paix.
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Source ActuNautic
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