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MARDI 3 SEPTEMBRE, le fil des événements
16H30. Manon : "Un gros boom avant de monter sur le rocher"
Manon Léostic rejoignait sa maison de famille à Ouessant. "J'étais dehors et je venais tout juste de rentrer à l'intérieur du bateau, je discutais avec des amis. On a senti le choc, entendu un gros boom et senti le bateau monter sur le rocher et s'arrêter un peu plus loin".
"Il n'y a pas eu de vent de panique mais je dois avouer que j'ai eu un peur de voir le bateau couler. Je me voyais nager dans l'eau avec ma brassière sur le dos ! D'autres personnes âgées ne se sentaient pas très bien non plus, même si les marins essayaient de les rassurer. On a vu le commandant traverser le bateau, il avait l'air grave. Certains passagers l'ont ironiquement applaudi, d'autres lui ont montré leur pouce en l'air. Mais tout le monde essayait de comprendre. A mesure que la brume s'est levée, on s'est rendu compte que le bateau n'était pas passé du bon côté de la balise".
(Photo des Douanes)
14H40. Une brèche de 40 cm de longueur
La plongée effectuée juste après l'évacuation de l'ensemble des passagers (8 membres d'équipage encore à bord) a montré la taille de la brèche de coque : elle mesurerait 40 cm de longueur sur une dizaine de centimètres de largeur. Profitant de la marée montante, le navire a été dégagé du caillou par les deux navires SNSM qui ont battu en arrière, le Fromveur rejoignant le quai de Molène par ses propres moyens.
13H37. Pas passé du bon côté de la balise !
Le Fromveur II (45 m de long, 2 m 70 de tirant d'eau) a manqué l'entrée de chenal. Le navire à passagers est passé du mauvais côté de la balise de chenal, à un demi-mille du port de Molène. A cet endroit, le moindre écart du chenal ne laisse que très peu de chance aux navires, même de tirant d'eau moyen comme le Fromveur 2.
13H. Pas de pollution constatée
Après l'urgence de l'évacuation, la question de la pollution dans un tel environnement marin a également préoccupé la compagnie maritime. "Pas de pollution constatée pour le moment", confirme à 12h30, Philippe Grall, le directeur de la Penn ar Bed.
Moins de deux heures après le talonnage, les 365 passagers avaient rejoint Molène. Un navire spécialement affrété par la Penn ar Bed viendra récupérer les passagers à Molène vers 13h30.
Julien : "J'étais debout, j'ai perdu l'équilibre"
Julien Daunay n'oubliera pas de sitôt son trajet à la journée pour l'Ile de Molène. "On savait qu'on approchait de Molène, alors j'étais debout et j'attendais. On a entendu et senti le bateau taper contre quelque chose, on a trouvé ça bizarre mais on n'a pas su immédiatement ce qu'il s'est passé. On a vu un marin regarder sur le côté du bateau immobilisé et là on a compris. Il n'y a pas eu de panique, même pas de cris. Tout s'est passé très calmement. On nous a parlé d'un problème mécanique et qu'une solution serait rapidement trouvée pour nous transférer sur l'île".
Une demi-heure après l'impact, les passagers étaient invités à enfiler leurs brassière de sauvetage pour effectuer le transbordement impeccablement réalisé. "Le plus stressant, cela n'a pas été l'impact lui-même mais de ne pas trop savoir où on était dans la brume, une fois le bateau immobilisé au milieu de nulle part".
12H40. L'incident s'est produit à l'entrée du chenal
Le talonnage s'est produit à l'entrée du chenal, sur un caillou pourtant indiqué par une balise (basse Houriel), par belle mer et très peu de vent.
La voie d'eau, qui s'est prolongée dans la salle des machines, n'a pas demandé l'utilisation de tous les moyens d'assèchement du bord. Il reste encore des pompes disponibles pour étaler l'entrée d'eau.
Touché sur bâbord, le navire à passagers est toujours à 12h30 coincé sur son rocher, alors que la marée a commencé de monter depuis une heure.
L'eau expulsée par les pompes se voient du port de Molène.
Une expertise de la coque est en cours par un plongeur certifié de Ouessant. Sa description des dégâts sera déterminante pour décider de la suite des opérations.
D'après le témoignage d'un Molennais, le premier Fromveur de la Penn ar Bed a déjà talonné à cet endroit il y a une vingtaine d'années.
12H15. Il reste encore 60 personnes à évacuer du navire échoué.
12H. La voie d'eau à bord maîtrisée
L'incident s'est produit à un demi-mille au nord de l'île, à l'entrée du chenal de Molène, dans une zone plutôt mal pavée. A midi, le navire à passagers était toujours immobilisé sur son caillou, les hommes d'équipage surveillant le travail des pompes évacuant l'eau entrée dans le bateau. La voie d'eau serait maîtrisée par les marins qui n'exprimeraient à cette heure pas d'inquiétude particulière. Les opérations d'évacuation des 365 passagers suivent leur cours dans le plus grand calme. Le Cross Corsen dirige le théâtre d'opération. La manoeuvre est facilitée par le très beau temps qui règne actuellement sur la pointe bretonne, très belle mer, et très peu de vent. Outre des navires de la SNSM de Ouessant et Molène, la vedette SNSM de Camaret est arrivée en renfort.
11H42. Sur les 365 passagers du Fromveur II, il en reste encore 200 à être transbordés sur Molène
Le rythme de transbordement est lent en raison du nombre important de personnes âgées à évacuer. Un important dispositif a été déclenché autour du navire de transport.
Deux hélicoptères, le Dragon 29 (Sécurité civile) et Tonnerre 29 (Samu) se sont posés vers 11 h 30 sur Molène afin de prendre en charge les passagers qui en auraient besoin.
Sur l'eau, les vedettes (Jean Cam et Docteur Tricard) et des pneumatiques continuent de transborder les passagers dans le calme.
Le Cross Corsen a insisté en cours d'opération pour que tous les passagers soient munis d'un gilet de sauvetage, les premières rotations ayant été effectuées sans brassière de sécurité.
Le concurrent de la Penn ar Bed, la Finist'mer, a mis une de ses vedettes à disposition. Mais la Rose Héré ne peut approcher du Fromveur, toujours immobilisé sur son caillou. Elle se tient à proximité et à disposition si besoin.
A 11H10, l'évacuation des passagers se poursuit
Tous ont enfilé des brassières et sont progressivement débarqués sur Molène, dans le calme.
Au moins deux semi-rigides, dont un attaché au parc marin, ainsi que les vedettes de la SNSM de Ouessant et Molène, participent aux opérations de débarquement des passagers.
L'incident s'est produit à l'heure exacte de la basse mer par un coefficient de marée de 70 et un épais brouillard enveloppant.
A 11H ce matin, les nombreux passagers attendant d'être débarqués à l'aide de la vedette de transbordement Docteur Tricard. Pas de panique à bord, cependant : les passagers attendent tranquillement le transbordement, dans une brume épaisse.
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