Charles de Gaulle. Un navire régénéré à mi-vie


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Stéphane Jézéquel

Les ateliers de maintenance aéronautique ont gagné de la place. Les équipes sont capables d’intervenir sur les moteurs de Rafale (ci-dessus) en un temps record et avec les plus hauts standards requis.
Les ateliers de maintenance aéronautique ont gagné de la place. Les équipes sont capables d’intervenir sur les moteurs de Rafale (ci-dessus) en un temps record et avec les plus hauts standards requis. (Photo S. J.)
Malgré 200 000 opérations de modernisation effectuées durant l’arrêt technique majeur du Charles de Gaulle au chantier Vauban, à Toulon, l’évolution du navire ne se remarque pas du premier coup d’œil. Le porte-avions a gardé sa silhouette générale, ses coursives n’ont pas changé.
Pourtant, le navire conçu dans les années 80 et livré au milieu des années 90 à Brest a profondément été remis au goût du jour. Pour mener à bien le remplacement de centaines de tonnes de matériels, il a fallu procéder à l’ouverture de 80 brèches dans la coque, le passage et l’installation par les coursives étant impossibles à bon nombre d’endroits.
La couverture radar du porte-avions a considérablement été améliorée. Il est capable de détecter des menaces plus petites et plus lointaines, le navire ayant allongé son périmètre de protection et d’anticipation du danger.
Le très secret central opérations a subi une belle cure de jouvence avec des écrans modernisés et une ambitieuse table tactile capable de superposer toutes sortes d’informations maritimes et aériennes.

200 systèmes de communication

Le chantier le plus conséquent est parfaitement invisible puisqu’il concerne la modernisation du réseau de communication qui a triplé ses entrées et capacités d’interaction (1 500 entrées informatiques à bord). Au total, 200 systèmes de communication cohabitent dans cette ville flottante ultra-connectée qui a également renforcé son dispositif et son équipe de cyberdéfense.
Les hangars d’entretien des aéronefs ont été vidés des matériels dédiés au Super Étendard qui a définitivement quitté le bord. Les Rafales, plus gros et sans ailes repliables, bénéficient de l’espace rendu disponible, même si l’on gare encore au millimètre la trentaine d’aéronefs embarqués. De nouveaux ateliers ont été créés pour les différentes zones de maintenance aéronautique.
L’hôpital de bord accueille de nouveaux équipements dont un scanner plus sophistiqué que le précédent.
Les trois cuisines ont été entièrement modernisées avec un soin particulier apporté à la différenciation du circuit et la qualité du traitement des déchets.

Nouveaux cœurs nucléaires

Enfin, le cœur du navire a été complètement régénéré par le biais de ses deux chaufferies nucléaires (entièrement inspectées jusqu’à la cuve nue) désossées et réapprovisionnées en combustible. La régénération devrait assurer la parfaite autonomie du navire pour les neuf prochaines années. À cette occasion, le contrôle des commandes et le système de protection des chaufferies ont également été modernisés, afin de suivre l’évolution des dernières normes civiles. À noter que les deux chaufferies nucléaires du Charles de Gaulle sont les mêmes que celles utilisées à bord des sous-marins nucléaires français.

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