Un matelot avait trouvé la mort sur un navire sablier


 

Le bureau d’enquêtes sur les événements de mer a rendu ses conclusions sur un accident à bord d’un sablier, au port de Lézardrieux, en juillet 2017. Le marin est décédé lors d’une manœuvre de déchargement de sable avec une grue. Le parquet de Saint-Brieuc attend le rapport de l’inspection du travail avant d’engager des poursuites, ou non, pour homicide involontaire.
Le 26 juillet 2017, le navire sablier le Banco est à quai au port de Lézardrieux pour débarquer une cargaison de sable. La manœuvre se déroule normalement avec la grue du bord. Pendant que le grutier décharge le sédiment, le matelot effectue une opération de débarquement de bidons qui l’amène à circuler sur le pont.
« Le grutier, qui n’a pas de visibilité sur l’ensemble de sa zone de rotation, effectue un déplacement de sa flèche pour curer une partie de la cale, écrit le BEA mer (Bureau d’enquêtes sur les événements de mer) dans son rapport rendu fin janvier. Cette manœuvre, vers 20 h, entraîne le débordement de l’arrière de la grue où se situe le matelot. Ce dernier va se retrouver coincé, puis écrasé contre le pavois et le contrepoids de la grue, sans que le grutier ne s’en aperçoive. »

« Matelot peu expérimenté »

Le capitaine qui se trouve sur le quai alerte le grutier. Les deux hommes portent les premiers soins à la victime. L’armateur prévient les secours. Malgré la rapidité de leur intervention, ils ne peuvent que constater le décès du matelot.
« Le marin, peu expérimenté à cette activité, n’a pas été suffisamment alerté sur ses dangers. Cet accident résulte de l’absence de mise en œuvre de mesures strictes de sécurité lors de l’utilisation d’un engin mécanique en mouvement. Les préconisations applicables n’ont pas été respectées, notamment l’interdiction de circulation dans la zone de manœuvre de la grue durant son fonctionnement », pointe le BEA dans ses conclusions.

Enquête pour homicide involontaire

Au début de son rapport de dix-huit pages, le BEA précise : « L’analyse de cet événement n’a pas été conduite de façon à établir ou attribuer des fautes à caractère pénal ou encore à évaluer des responsabilités… Son seul objectif est d’améliorer la sécurité maritime et la prévention de la pollution par les navires et d’en tirer des enseignements susceptibles de prévenir de futurs sinistres du même type. »
Pour autant, une enquête préliminaire a été ouverte pour homicide involontaire à l’encontre du propriétaire du navire, la société Copermer. Les gendarmes ont rendu leurs conclusions la semaine dernière. Le parquet de Saint-Brieuc attend un second rapport de l’inspecteur du travail avant de décider des poursuites à engager – ou non – à l’encontre du chef d’entreprise devant le tribunal correctionnel.

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