TEMOIGNAGE. Après le naufrage de la Belle Angèle, un sauveteur raconte


Le corps d’un homme d’une quarantaine d’années a été repêché ce mardi matin au large de l’Aber Wrac'h (Finistère). Les sauveteurs de la SNSM ont pu secourir six autres personnes qui se trouvaient à bord du voilier La Belle Angèle. L’un d’eux raconte.
Le vieux gréement La Belle Angèle s’est échoué sur l’île de la Croix, ce mardi. Six personnes - quatre membres de l’association et deux marins professionnels - ont été secourues. Mais un marin, le skipper du bateau, 42 ans, était porté disparu. Son corps a finalement été retrouvé dans la journée.
Laurent Le Goff de la SNSM raconte l’opération sauvetage.
« La Belle Angèle avait quitté le port de l’Aber Wrac’h vers 5 h du matin, ce mardi, pour regagner Concarneau. C’est pour cela qu’ils étaient partis à marée descendante. Quand ils sont arrivés au large de l’île de la Croix, ils ont demandé par VHF la météo au Cross Corsen. Là, l’opérateur leur a annoncé des vagues de six à huit mètres à l’extérieur.
Le commandant du vieux gréement décide alors de rentrer. Ils font demi-tour et c’est durant cette manœuvre, dans l’espace le plus étroit du chenal, qu’ils touchent. Les vagues poussent le navire au sommet des roches et il se retrouve immobilisé. Ils ne pouvaient plus rien faire. C’est à ce moment que le patron est jeté à la mer par une déferlante.

Six personnes à évacuer

Nous, on nous appelle vers 6 h du matin. Nous embarquons sur notre canot tout temps, avec Louis Le Gall comme patron. Nous sommes sept bénévoles de la SNSM à bord, dont deux nageurs de surface. En arrivant à proximité des lieux, nous nous rendons compte qu’il faudra monter sur la Belle Angèle. On utilise notre canot pneumatique pour approcher du navire. C’est sportif ! Ce sont des vagues de deux à trois mètres qui nous reçoivent…
Une fois à bord du voilier, nous prenons en charge les six personnes embarquées. Mais elles nous disent qu’il y a un homme à la mer et qu’il s’agirait du patron du bateau. On donne le renseignement au Cross en indiquant qu’il faudra un second hélico : il va vraiment y avoir du boulot. Il y a six personnes à évacuer, donc quatre rotations pour les descendre à terre.
Dragon 29 doit faire trois rotations pour les victimes et une dernière pour nous, sauveteurs de la SNSM. Puis l’hélicoptère Caïman de la Marine nationale arrive pour rechercher le marin disparu. Son corps sera retrouvé plus tard au large de la Petite Fourche, au Nord de l’île Guenioc. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire