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Les LIGNEURS du RAZ de SEIN | 23 Mai 2012 à 19h58mn
« Les derniers prédateurs » comme ils s'appellent parfois, des passionnés... Leur terrain de « jeu »: le Raz de Sein, juste aux pieds de la Pointe du Raz...
le site des pêcheurs de l'extrême
Terrifiant naufrage dans le Raz de Sein
Voici des images inouïes filmées par un touriste de passage. Le 18 mai dernier, les ligneurs d’Audierne sont en plein travail dans le Raz de Sein ; la pêche au bar n’attend pas. Temps dur, mer démente, ils y vont quand même. Soudain, le bateau de Sylvain Normant, Le Brisant, 8 m à peine, se fait surprendre par une déferlante qui le cueille par le travers ; le petit côtier est immédiatement couché, chaviré, roulé comme un fétus de paille… Par bonheur l’homme réussit à s’accrocher à l’épave, ses collègues volent à son secours, mais peinent à le récupérer. Manœuvre délicate, dangereuse, haletante… Finalement, le pêcheur est arraché à la mer, épuisé mais sauvé. De justesse…
C’est absolument terrifiant. Mais regardez plutôt, tous ceux qui vont sur l’eau – et même les autres – apprécieront.
Jean Maurel n'est plus. Le monde de la course au large en deuil
Dimanche soir, Jean Maurel (51ans), navigateur et directeur de course, a tiré son dernier bord. Un long bord vers le large.
Pour la jeune génération, Maurel était ce directeur de course intransigeant, mais juste, toujours à l'écoute des marins. Pour les autres, plus anciens, il était surtout un très bon marin au palmarès bien fourni.
Douloureux chavirage
Pour tous ceux qui l'ont côtoyé, Jean Maurel était de ces personnages qui ne laissaient pas indifférent. Droit, franc, il n'y allait pas par quatre chemins face à son interlocuteur. «T'as écrit une connerie dans ton journal ce matin!». C'était parfois sa façon de dire bonjour. A un confrère qui lui demandait pourquoi il avait pris la décision de retarder le départ d'une transat, il répondait ceci: «Si je donne le départ dans ces conditions très musclées et qu'un marin perd la vie le lendemain, vous serez le premier à m'en faire reproche» Jean était ainsi, direct. Comme tous les marins, Maurel n'a pas été épargné par les coups durs au cours de sa carrière. Des chavirages, il en a connu. Dont un qui s'est, hélas, mal terminé. C'était le 21octobre 1999, lors de la Transat Jacques Vabre disputée entre LeHavre et Carthagène. Maurel était l'équipier de Paul Vatine sur le trimaran «Groupe André». Il y avait du vent. Jean dormait à l'intérieur. Paulo était à la barre quand, au large des Açores, le multicoque s'est retourné. Jean sera sauvé, non sans difficultés, par un cargo. Pas Paul... Maurel n'a jamais réussi à envoyer son deuil par le fond. Contrairement à la légende qui affirme que tout bon marin doit avoir grandi au bord de l'eau (ndlr: il est le 10novembre 1960 à Nantes), Jean Maurel, lui, avait été élevé dans l'ouest parisien.
Les années «multicoque»
Une mère dans l'immobilier, un père négociant en cacao. «Ma mère m'avait même inscrit en médecine, en me le cachant. Elle aurait tant voulu que je fasse des études». En guise d'études, Jean avait embarqué sur le «Bel Espoir» du père Jaouen où l'équipage était composé en grande partie de drogués et dépressifs. C'est là qu'il était tombé amoureux du large. Puis, ce furent les années «multicoque» avec «Elf-Aquitaine». A notre confrère Jean-Louis Le Touzet, le marin avait confié ceci dans les colonnes de Libération en novembre1999: «Les années Elf, c'était une période heureuse, je ne voyais pas le risque. Aujourd'hui, je pense que les marins eux-mêmes ont oublié que l'on peut mourir à 20 milles des côtes. Je sais qu'on ne gagne jamais en prenant des risques, mais parce qu'on sait freiner à temps. J'aimerais dire tout ça, mais je ne sais pas si les jeunes skippers sont prêts à l'entendre».
«Vous me manquez déjà»
Si, les skippers en herbe étaient prêts à l'entendre. D'ailleurs, ils l'écoutaient. Il fallait assister à un briefing d'avant course animé par Jean Maurel pour voir que les marins, vieux ou jeunes, expérimentés ou novices, tendaient tous l'oreille. Quand Maurel parlait, il n'imposait rien. Il suggérait. Comme en mer, où le marin propose et l'océan dispose. Le 20avril dernier, veille du départ de la Transat Concarneau - Saint-Barth', alors qu'il menait son dernier combat contre la maladie, Jean avait tenu à saluer les marins, par téléphone: «Je vais reprendre les propos d'Annie Girardot qui, lors de la remise des César, avait dit ceci: «Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais le cinéma français m'a manqué...» Moi, je ne sais pas si je vais vous manquer mais vous, vous me manquez déjà beaucoup. Bon vent à vous tous». Bon vent Jean!
Source LeTelegramme
Au bar du Yacht-Club Par Jean-Michel Barrault
Le gerfaut, 2007 - 126 pages
Au bar du yacht-club, un verre à la main, les marins amateurs racontent des histoires...
Capitaines de la Route de New-York Par Édouard Peisson
Ancre de Marine Editions, 2005 - 221 pages
Dans l'immensité glacée de l'Atlantique Nord, entre l'Europe et l'Amérique, la ligne de New York emmène des passagers insoucieux du danger. Ils ont confié leur vie à des hommes courageux, mais faillibles, aux prises avec d'indomptables tempêtes dont la nature n'est pas avare sous ces latitudes. Le poids de décisions, vitales, dans le conflit entre l'intérêt commercial, le devoir sacré de porter secours et le risque pour la vie des passagers tissent la trame du drame de ces Capitaines de la Route de New York, seuls sur la passerelle face à leur destin. Un haletant récit, mené de main de maître. Avaries, naufrages... Jamais sans doute la colère de la mer n'aura été aussi présente dans les pages d'un livre où se noue la tragédie. Capitaines de la Route de New York est le premier titre d'une trilogie née de la plume de l'immense Edouard Peisson. Un maître incontesté de la littérature française et sans doute l'un des plus importants écrivains maritimes français, à l'égal de Roger Vercel. Hans le Marin, le Voyage d'Edgar, le Sel de la Mer, autant de succès dans une longue liste de beaux romans.
Dans l'immensité glacée de l'Atlantique Nord, entre l'Europe et l'Amérique, la ligne de New York emmène des passagers insoucieux du danger. Ils ont confié leur vie à des hommes courageux, mais faillibles, aux prises avec d'indomptables tempêtes dont la nature n'est pas avare sous ces latitudes. Le poids de décisions, vitales, dans le conflit entre l'intérêt commercial, le devoir sacré de porter secours et le risque pour la vie des passagers tissent la trame du drame de ces Capitaines de la Route de New York, seuls sur la passerelle face à leur destin. Un haletant récit, mené de main de maître. Avaries, naufrages... Jamais sans doute la colère de la mer n'aura été aussi présente dans les pages d'un livre où se noue la tragédie. Capitaines de la Route de New York est le premier titre d'une trilogie née de la plume de l'immense Edouard Peisson. Un maître incontesté de la littérature française et sans doute l'un des plus importants écrivains maritimes français, à l'égal de Roger Vercel. Hans le Marin, le Voyage d'Edgar, le Sel de la Mer, autant de succès dans une longue liste de beaux romans.
Le chalutier Téméraire: 55 hommes à bord Par Jean Tesson
Ancre de Marine Editions, 30 mai 2003 - 192 pages
A travers la biographie bien peu imaginaire d'un novice embarquant pour les bancs, Jean Tesson nous conte la vie quotidienne à bord d'un chalutier classique, dans l'immédiat après guerre. Avec la modestie d'un simple ouvrier des mers, le novice Jean Ménard découvre un métier, un équipage, un bateau. Un récit simple, qui se lit d'une traite. Le frisson n'est jamais loin, tant les conditions de vie de ces marins, assaillis par les tempêtes et rivés sur le pont par un métier sans repos nous semblent inhumaines. Anecdotes savoureuses, galerie de portraits plus réalistes que romanesques : cinquante-cinq hommes à bord forment un univers inoubliable, un équipage uni par le sens du devoir et la solidarité devant le labeur et le danger, toujours présent. L'admiration pour ces hommes rudes, attachants, naît de l'authenticité des situations vécues, décrites sobrement, sans emphase inutile. Jean Tesson est né en 1925. A l'âge de 20 ans, il embarque comme novice. Il reprendra ses études pour franchir les grades et devenir capitaine au long cours. Après la publication de Ceux des Tempêtes, carnet de voyage écrit en 1936 à bord d'un chalutier fécampois, l'Ancre de Marine présente une série d'ouvrages consacrée à la pêche en haute mer.
A travers la biographie bien peu imaginaire d'un novice embarquant pour les bancs, Jean Tesson nous conte la vie quotidienne à bord d'un chalutier classique, dans l'immédiat après guerre. Avec la modestie d'un simple ouvrier des mers, le novice Jean Ménard découvre un métier, un équipage, un bateau. Un récit simple, qui se lit d'une traite. Le frisson n'est jamais loin, tant les conditions de vie de ces marins, assaillis par les tempêtes et rivés sur le pont par un métier sans repos nous semblent inhumaines. Anecdotes savoureuses, galerie de portraits plus réalistes que romanesques : cinquante-cinq hommes à bord forment un univers inoubliable, un équipage uni par le sens du devoir et la solidarité devant le labeur et le danger, toujours présent. L'admiration pour ces hommes rudes, attachants, naît de l'authenticité des situations vécues, décrites sobrement, sans emphase inutile. Jean Tesson est né en 1925. A l'âge de 20 ans, il embarque comme novice. Il reprendra ses études pour franchir les grades et devenir capitaine au long cours. Après la publication de Ceux des Tempêtes, carnet de voyage écrit en 1936 à bord d'un chalutier fécampois, l'Ancre de Marine présente une série d'ouvrages consacrée à la pêche en haute mer.
Ceux Des Tempetes Par Alain Du Manoir
Ancre de Marine Editions, 2003 - 159 pages
En 1936, Alain du Manoir embarque à bord d'un chalutier de Fécamp, le temps d'une campagne de pêche en Islande. Il ramène du grand large des pages baignées par la sombre beauté de la mer du Nord, par le danger meurtrier que recèlent ses brouillards et ses coups de vent. Un carnet de bord d'une authenticité rare, écrit d'une plume alerte, foisonnant d'anecdotes et de dialogues savoureux. Avec humour, il nous livre les déconvenues, les gaffes d'un " terrien ", plongé dans un univers mouvant, découvrant une société dont les signaux et les codes, dans un premier temps, lui sont indéchiffrables. Alain du Manoir écrit à hauteur d'homme. Son récit est une extraordinaire galerie de portraits, croqués sur le vif. Portraits d'hommes pudiques dans leurs émotions, conscients de former un monde à part, profondément fiers de leur métier. Parce qu'il sait gagner leur confiance, le " Parisien ", comme l'a surnommé l'équipage, recueille les poignantes confidences, arrachées par la fatigue et la souffrance à des hommes forts, durs au mal, mais qui doutent parfois de la valeur d'une vie dévorée par le Grand Métier. Unis par la rudesse du travail, un courage hors du commun, " Ceux des Tempêtes " n'ont pourtant rien d'enfants de chœur. Alain du Manoir dévoile aussi les querelles, voire les haines nées d'un trop long confinement, mijotant en ce vase clos du navire en pêche. Ce témoignage reflète une rupture dans l'histoire de la Grande Pêche. Les grands voiliers ont disparu... Les anciens en portent la tradition et parfois la nostalgie. Ceux qui incarnent la modernité sont encore mal acceptés. On lit, en filigrane, les effets d'un lointain séisme social - c'est l'époque du Front Populaire - sur les mentalités du bord. Plus qu'un reportage, authentique et fort, le roman vrai d'une campagne de pêche en 1936.
Henry de Monfreid et Rémy Lavigne: Rencontre en Abyssinie
Editions L'Harmattan, 2007 - 125 pages
Henry de Monfreid avait trente-deux ans au moment de sa rencontre avec Rémy Lavigne. Il n'était pas encore ce personnage hors du commun, souvent considéré, avec le recul du temps, comme un aventurier sulfureux " racheté " par l'écriture. Arrivés tous deux en Abyssinie en 1911, à trois mois d'intervalle, ils étaient employés chez des négociants dans des maisons de commerce concurrentes, l'un dans le Tchertcher, l'autre à Addis Abeba. Comme Arthur Rimbaud, vingt-cinq ans plus tôt, Henry de Monfreid et Rémy Lavigne ont peiné à dos de cheval ou de mulet sur les mêmes routes de désert ou de montagnes, supporté les caprices d'un climat éprouvant, bravé des risques identiques tous les jours : attaques de pillards, guérillas entre ethnies... sans oublier les fièvres et les animaux sauvages ! En 1914, au moment où la guerre éclate en Europe, Rémy Lavigne et Henry de Monfreid étaient devenus des amis et même des associés dans des entreprises quelque peu hasardeuses en mer Rouge. Henry de Monfreid a évoqué brièvement le sujet dans Les Secrets de la mer Rouge. Un témoignage manquait : celui de Rémy, son seul ami européen. Comment se sont-ils rencontrés ? Pourquoi sont-ils devenus ensemble des aventuriers " en herbe " ? On le découvre dans la correspondance (une soixantaine de lettres, un carnet de voyage, quelques photographies), récemment retrouvée, de celui que, dans ses écrits, Henry de Monfreid appelait " mon ami Lavigne ".
Mer Misère Par Jean-Michel Barrault
Ancre de Marine Editions, 2008 - 200 pages
L'homme proposait deux cents francs. Il disait : " Ca ne vaut pas plus. " Deux cents francs, c'est le prix pour un mousse de treize ans. De tout son regard, Erwan exprimait son accord. Ce qu'il voulait, c'est partir sur la mer. Il songeait : " Je serai marin. J'irai pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve. Je serai un homme. " Dans les premières années du XXème siècle, embarqué à Saint-Malo pour six mois de campagne à bord d'un trois-mâts morutier, l'adolescent, sous la férule d'un capitaine alcoolique, subit l'apprentissage le plus impitoyable, avec son cortège de brimades, de violences, de misère. Dès l'aube, fouettés par un boujaron d'eau-de-vie, les pêcheurs partent dans leur doris relever les lignes, reviennent avec un chargement de poissons qu'il faut éventrer, laver, saler. Les risques d'abordage, la tempête, le froid, le cafard ; des journées qui n'en finissent plus, le manque de sommeil, un travail de forçat pour un salaire dérisoire sont leur lot quotidien. Folie, mutinerie le drame se noue.