Tatouages de marins, les origines



Si le plus vieux tatouage recensé remonte à 5 300 av. J.-C., il faudra attendre la fin du 19e siècle pour trouver trace du tatouage dans le monde occidental. Des dessins ancrés sur la peau, découverts en Polynésie lors des premières grandes expéditions.

Le plus vieux tatouage au monde

L'histoire du tatouage remonterait à bien des siècles avant Jésus-Christ. En 1991 était retrouvé dans un glacier à la frontière entre l'Autriche et l'Italie, le corps momifié d'un chasseur néolithique datant de 5 300 av. J.-C.. Ce dernier présentait des signes stylisés au niveau des articulations. Mais au vu de l'emplacement des dessins, il s'agirait plutôt d'une pratique médicale, visant à soulager l'arthrose par exemple. Il s'agit néanmoins du plus vieux tatouage recensé. D'autres traces de tatouage furent ensuite retrouvées au Japon ou en Égypte (5 000 ans av. J.-C. et 2 000 ans av. J.-C.), mais avaient des ambitions sacrées.
Il faudra attendre la fin du 18e siècle pour trouver trace du tatouage dans le monde occidental, ramené sur le continent par les marins. Ces derniers ont grandement contribué à la popularisation de ces dessins ancrés dans la peau et ont inspiré le tatouage moderne.

Les grandes expéditions

C'est avec les premiers grands voyages et grandes expéditions que commence l'origine du tatouage marin. En 1768, l'explorateur britannique James Cook est chargé par la Royal Society d'explorer l'océan Pacifique à la recherche d'un supposé continent austral (mission secondaire). Au terme d'un long voyage sur l'Endeavour, un trois-mâts carré, il est le premier Européen à débarquer à Tahiti le 13 avril 1769.
Durant 3 ans, il sillonnera la Polynésie et découvrira la tradition du "tatau" qui consiste à injecter de l'encre bleue sous la peau pour créer des décors. Les marins de l'expédition succombent alors au charme du "tatoo", ramenant la technique ancestrale dans leurs bagages.

Étymologie

Si l'origine du mot vient d'Océanie, c'est bien James Cook qui, à la fin du 18e siècle, rapporte de son voyage en Polynésie le terme "Tatoo" dérivé du mot "Tatau", terme couramment utilisé dans de nombreuses cultures polynésiennes. Il veut dire "frapper" et vient de l'expression "Ta-Atua", dont la racine "Ta" signifie "dessin inscrit dans la peau" et "Atua" qui veut dire "esprit."
Il faudra attendre 1769 pour que le mot tatouage fasse son entrée dans le langage courant et 1858 pour qu'il soit francisé et ajouté au dictionnaire.

L'essor du tatouage

À la fin du 18e siècle, le tatouage s'est répandu dans toutes les villes portuaires d'Europe. On peut se faire tatouer n'importe où, dans des tavernes, au détour d'un verre ou sur le bateau, pour s'occuper pendant les longues traversées…
Le tatouage et le marin sont devenus inséparables. Si bien qu'en 1880, le New-Yorkais Samuel O'Reilly déclare : "un marin sans tatouage n'en est pas vraiment un." Le tatouage de marin sera ultra populaire de 1890 à 1940 avant de commencer à décliner, devant la démocratisation de la pratique.

Pourquoi se faire tatouer ?

Nous verrons par la suite que chaque tatouage de marin avait sa propre symbolique. Mais d'abord, il y a plusieurs raisons pour lesquelles se faisaient tatouer les marins. Certains racontent que c'était pour éloigner les sorts et pour se protéger des éléments naturels, comme la mer, dangereuse et puissante.
Depuis l'Antiquité, les tatouages sont considérés comme une protection. Ils permettaient alors de se protéger psychologiquement devant cette mer à la fois adulée et redoutée des marins.
De la même manière, le cœur et les bras — considérés comme des parties faibles — étaient tatoués comme un symbole de puissance.
Ces dessins ancrés sur leur peau leur servaient également à raconter leur histoire et ce qu'il avait vécu lors de leurs voyages. On dit aussi que le nombre de tatouages d'un marin était équivalent à celui du nombre de ports qu'il avait visité.
Autre version, les tatouages de marins étaient la seule manière de les identifier en cas de noyade.

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