Méditerranée: les deux navires de sauvetage de migrants toujours bloqués



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 Le navire de sauvetage Sea-Watch 3 près des côtes maltaises le 4 janvier 2019. REUTERS/Darrin Zammit Lupi
Quelque 49 migrants, dont des enfants en bas âge, sont toujours bloqués à bord de deux navires d'ONG allemandes, près des côtes maltaises, ont entamé leur deuxième semaine en Méditerranée pour certains, troisième semaine pour d'autres, sans qu'aucune solution ne soit encore en vue. Le record de la honte : c’est ainsi que plusieurs ONG avaient qualifié vendredi sur Twitter l’attitude de l’Union européenne face à ce blocage.
Les migrants sont originaires pour la plupart du Nigeria, de Libye et de Côte d'Ivoire. Sur les deux bateaux, les conditions sanitaires se détériorent, sans compter les conditions météorologiques qui rendent les conditions de vie à bord des navires compliquées. Vendredi, Malte avait laissé les navires s’approcher de ses côtes pour se mettre à l’abri du mauvais temps, mais sans les laisser accoster.
Les deux bateaux sont affrétés par les ONG allemandes Sea-Watch et Sea-Eye. « La situation est toujours la même », confirmait samedi à l'Agence France Presse une porte-parole de Sea-Watch. Le Sea-Watch 3, l’un des deux bateaux, a à son bord 32 migrants secourus le 22 décembre au large de la Libye. Parmi eux trois enfants de un, six et sept ans et trois adolescents. L’autre bateau, de l'association Sea-Eye, accueille lui 17 passagers.
Blocage européen
Malte refuse toujours ce dimanche, comme l'Italie, de les autoriser à accoster, rapporte encore l’Agence France presse. Cette crise a cependant provoqué des tensions au sein de la coatition au pouvoir à Rome. Le vice-Premier ministre Luigi Di Maio (Mouvement Cinq étoiles) s'est dit prêt à accueillir les dix femmes et les enfants se trouvant à bord de ces navires, une perspective aussitôt rejetée par l'autre vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, qui refuse de «céder au chantage».
Les Pays-Bas et l'Allemagne ont indiqué être disposés à les accueillir mais à condition que cette opération se fasse dans un cadre européen. A La Haye et Berlin on insiste : l'accueil des personnes secourues en Méditerranée doit être de la responsabilité de TOUS les pays de l'Union.
Dans le cas concret des 49 migrants, la Commission européenne est en charge de la coordination. Elle doit leur trouver un port de débarquement. Mais aucun pays de l'Union disposant une frontière maritime ne s'est encore proposé. A quelques mois des élections européennes et la crainte d'une montée du populisme et de l'extrême droite, la paralysie semble totale.
Plusieurs ONG ont qualifié vendredi sur Twitter l’attitude de blocage de l’Union européenne face à ces migrants de «record de la honte». «Cela fait maintenant 14 jours qu'ils sont laissés à l'abandon en mer. Un nouveau record de la honte», affirmait sur Twitter un collectif d'associations humanitaires et de défense des droits de l'Homme.
Plusieurs villes ont proposé de les accueillir, comme Naples en Italie.

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