Fin des activités de l'"Aquarius"


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 SOS Méditerranée espère trouver "un nouveau bateau pour retourner en mer dès début 2019"

franceinfoRadio France

Frédéric Penard, le directeur des opérations chez SOS Méditerranée, affirme être "en discussion avec plusieurs armateurs, plusieurs compagnies et plusieurs options sont en train de se dessiner".
L\'\"Aquarius\" en Mer Méditerranée le 24 septembre 2018.
L'"Aquarius" en Mer Méditerranée le 24 septembre 2018. (MAUD VEITH / SOS MEDITERRANEE)
MSF et SOS Méditerranée ont annoncé jeudi 6 décembre "mettre un terme" aux activités de l'Aquarius, avoue Frédéric Penard, le directeur des opérations chez SOS Méditerranée. Mais l'association ne baisse pas les bras et explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon. "Il était important de consacrer notre énergie vers un nouveau bateau, un nouveau pavillon qui nous permette de retourner en mer dès début 2019", explique-t-il.
franceinfo : Vous avez décidé de mettre fin à l'affrètement du navire l'Aquarius, privé de pavillon depuis début octobre. Pourquoi en arriver là ? Vous n'avez plus l'espoir de pouvoir repartir en mer ?
Frédéric Penard : Cela fait deux, trois mois que l'Aquarius est victime d'une espèce de harcèlement : privé de son pavillon deux fois, par le Panama et par Gibraltar, ensuite accusé d'être complice de trafic absurde. Il y a un tel acharnement sur ce navire que ça nous est apparu plus utile de mettre notre énergie au service du re-départ en mer, parce que, en attendant, plus de 2100 personnes sont mortes en Méditerranée centrale depuis le début de l'année et il y a grand besoin de nos services de secours pour aller au-devant de ces personnes. Bien entendu, c'était une décision très difficile à prendre, mais il était important de consacrer notre énergie vers un nouveau bateau, un nouveau pavillon qui nous permette de retourner en mer dès début 2019 et faire face à ce drame, pour lequel il n’y a plus de navire de secours. Des démarches sont en cours, des États se préoccupent de la question.
Vous lancez un appel, comme la dernière fois, à la France et aux pays de l'Union européenne pour obtenir un pavillon ?
L'appel qu'on lance est permanent : il s'adresse aux citoyens, un appel à se mobiliser pour l'assistance en mer, un appel aux gouvernements de l'Union européenne aussi, pour qu'ils ne laissent pas faire cette criminalisation des sauveteurs et qu'ils mettent en place des moyens pour aller au-devant des personnes qui sont en détresse en mer. Aujourd'hui, on pense qu'avec ce soutien, on va trouver une solution rapide pour repartir en mer.
Pourquoi pensez-vous que "lâcher" l'Aquarius vous permettra de repartir en mer ?
Malgré lui, l'Aquarius était devenu un symbole et catalysait un certain nombre d'acharnements, de pudeurs, de prudence, qui faisait que les solutions étaient probablement plus compliquées à trouver avec l'Aquarius qu'avec un autre navire. C'est le pari que l'on fait. Le propriétaire de l'Aquarius en disposera rapidement, dès qu'il sera démobilisé. Le bateau n'appartient pas à SOS Méditerranée. On est en discussion avec plusieurs armateurs, plusieurs compagnies et plusieurs options sont en train de se dessiner. Dans le contexte actuel, on ne peut malheureusement pas en dire beaucoup plus.

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