La Jeune Françoise plan modélisme





Le Chasse Marée a consacré une dizaine de page à La Jeune Françoise.
En parcourant ces pages vous y découvrirez son histoire, la façon dont ce cotre a été restauré et pourquoi ce vieux gréement fait le bonheur de son propriétaire.
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Mathurin Méheut


 
Mathurin Méheut
Peintre breton, né à Lamballe en 1882, décédé à Paris en 1958.
Après avoir été apprenti en 1896 chez un peintre en bâtiment, Mathurin Méheut devient en 1897, élève de l'école des Beaux-Arts de Rennes, puis en 1902 de l'école des Arts Décoratifs de Paris. Il réalise quantité de motifs décoratifs inspirés par la faune et la flore. Un concours lui ouvre les portes de la revue Art et décoration alors à la pointe de la diffusion d'idées nouvelles dans le domaine des arts décoratifs.
Au cours d'un séjour (1911-1912) à Roscoff, il se passionne pour la Basse-Bretagne et découvre les pêcheurs et les goémoniers. Il restera deux ans au sein de la Station Biologique où il accompagnera les chercheurs sur les plages, les grèves et en mer. Deux années durant lesquelles il va patiemment et minutieusement reproduire les poissons, crustacés et algues qu'il récolte. C'est un vrai tournant dans la vie de l'artiste. On peut l'observer un peu partout, dans les positions les plus extravagantes, dessinant sous tous les temps les richesses des fonds marins de Roscoff. De cette étude naîtra un ouvrage aux magnifiques planches, dans l'esprit des Encyclopédistes, L"étude de la mer, flore et faune de la Manche et de l'Océan, qui le fait connaitre auprès des scientifiques et des critiques d'art. Sa première exposition personnelle au pavillon de Marsan du musée des Arts décoratifs, le fait connaître du musée océanographique de Monaco et du prince Albert Ier de Monaco.
Remarqué par le célèbre banquier-mécène Albert Kahn, qui a créé les Archives de la planète, Méheut est le seul artiste parmi de nombreux photographes à bénéficier d'une bourse de voyage autour du monde dont il doit ramener des dessins inédits sur la vie des populations. Il s'embarque avec sa femme Marguerite pour les îles du Pacifique et le Japon (c'est du Japon que Mathurin Méheut rapportera son monogramme, le célèbre double « M » dans le cercle, nouvelle signature qui souligne la très forte influence de la calligraphie et de l'art oriental), mais la déclaration de guerre interrompt brutalement ce voyage en 1914.

Le monogramme de Mathurin Méheut
Il combat sur de nombreux fronts pendant le conflit avant d'être nommé au service topographique et cartographique des armées. Décoré de la croix de guerre, nommé lieutenant, l'artiste soldat poursuit son incessant travail documentaire en peignant la vie de ses camarades dans les tranchées.
À partir de 1919, il séjourne chaque année en Basse-Bretagne, surtout à Saint-Guénolé, mais aussi à Camaret ou à l'île de Sein. Il dessine les travaux des champs, les artisans, les fêtes et les noces, les pardons, les foires et les marchés. Il étudie les costumes traditionnels, s'intéresse aux paludiers de la Guérande, aux goémoniers, aux pêcheurs. Il illustrera Vieux métiers bretons de Florian Le Roy de 350 dessins.

Labours - L'hiver, 1921, musée de Lamballe.
Sa notoriété s'établit dans les années vingt : Méheut expose en France, à San Francisco, décroche une importante commande pour décorer l'immeuble de la célèbre firme Heinz (le ketchup !) à Pittsburgh (USA) et commence à multiplier les voyages d'enquête pour répondre à de très nombreuses commandes.

Tout en décorant de prestigieux paquebots (« Liberté », « Normandie »), il a commencé une carrière d'illustrateur de livres qui l'amènera à travailler avec de nombreux écrivains de son époque et son époque, parmi lesquels Maurice Genevoix, Colette, Pierre Loti ou Roger Vercel.

L'arrestation de Raboliot, 1927
Il s'intéresse aussi à l'application des arts décoratifs tant dans le domaine du textile que dans celui de la céramique : il collabore avec les faïenceries de Quimper (Henriot) dont il devient le directeur artistique, mais aussi à la Manufacture nationale de Sèvres (de 1925 à 1937).


Quatre des 104 faïences de « La Mer »
En 1937, il décore le pavillon de la Bretagne pour l'exposition universelle des arts et des techniques . Pendant la Seconde Guerre mondiale, il réalise les fameuses fresques de l'Institut de Géologie de Rennes, créé en 1937 par le doyen Yves Milon rue du Thabor (elles ont été réinstallées en 1995 dans les locaux du campus de Beaulieu).
À ces innombrables activités, s'ajoutent celle d'enseignant à l'école Boulle (1921), à l'école Estienne (1922) et durant la seconde guerre mondiale à l'école des Beaux-Arts de Rennes. C'est un pédagogue reconnu par ses élèves qui lui vouent une admiration sans borne. Méheut ne cessera son intense activité que peut de temps avant son décès en 1958.

Concarneau, les Filets Bleus
Dessinateur, peintre, sculpteur, céramiste, illustrateur, génial touche à-tout, Méheut qui travaille la plupart du temps dans sa maison de la rue d'Alleray dans le XVIIIe arrondissement de Paris, ne cesse de se déplacer entre les deux régions chères à son coeur, la Bretagne et la Provence. Attentif aux hommes et à leurs activités, il engrange des milliers de croquis sur la vie quotidienne des pêcheurs, des paysans, des artisans, qui l'ont longtemps fait percevoir comme un peintre ethnologue.
Mais son oeuvre ne peut se limiter à cette approche tant le nombre de techniques et de thèmes qu'il a explorés est vaste. Témoin et poète des gestes et des hommes de son temps, Mathurin Méheut mérite aujourd'hui d'être reconnu parmi les grands artistes de la première moitié du XXe siècle.

Mathurin Méheut,
par Yvonne Jean-Haffen
Un musée lui est consacré dans sa ville natale de Lamballe, sur la place du Martray, dans une maison à pans de bois des XIVe et XVe siècles... Le musée Mathurin Méheut, géré par l'association Les amis de Mathurin Méheut et inauguré en 1972 après la généreuse donation de Maryvonne Méheut qui a offert le fonds d'atelier de son père. Les collections renferment des milliers de gouaches et de croquis, dessinés et peints sur le terrain qui ont servi de documents tout au long de la carrière du décorateur et de l'illustrateur qu'était Méheut. À cela s'ajoutent quelques unes de ses céramiques et les livres qu'il a illustrés.
Bibliographie :
  • [Denise Delouche, Anne de Stoop & Patrick Le Tiec, Mathurin Méheut, Le Chasse-Marée/Ar Men]
  • [Elisabeth & Patrick Jude, Mathurin Méheut, 1914-1918, Des ennemis si proches, Editions Ouest-France]


Bugaled-Breizh. Les familles jettent l’éponge - Bretagne


Au départ de la procédure anglaise, les parties-civiles espéraient qu’elle soit l’occasion de faire la lumière sur le rôle éventuel du sous-marin britannique Le Turbulent dans le naufrage du Bugaled-Breizh le 15 janvier 2004.
Au départ de la procédure anglaise, les parties-civiles espéraient qu’elle soit l’occasion de faire la lumière sur le rôle éventuel du sous-marin britannique Le Turbulent dans le naufrage du Bugaled-Breizh le 15 janvier 2004.

Le dossier judiciaire sur le naufrage du Bugaled-Breizh est toujours ouvert en Grande-Bretagne. Mais les enfants de l’un des marins disparus n’y croient plus et abandonnent la procédure.

Les familles des victimes du Bugaled-Breizh ne croient plus en la procédure judiciaire entamée outre-Manche sur le naufrage inexpliqué du chalutier survenu au large de l’Angleterre en 2004. Elles comptent se retirer du dossier, a-t-on appris auprès de l’avocat des enfants de l’un des cinq marins du Bugaled.
« La Royal Navy a obtenu, tout en disant qu’elle n’y était pour rien, que l’étendue des pouvoirs des juges de Truro (au Royaume-Uni, NDLR) soit infiniment diminuée », a expliqué Me Dominique Tricaud, l’avocat de Thierry Lemétayer, le fils du mécanicien disparu en mer avec les autres membres de l’équipage.

Le dernier espoir

« La décision que nous pouvons attendre du juge de Truro est sans grand intérêt, c’est la raison pour laquelle nous allons lâcher la procédure anglaise », a poursuivi l’avocat. Une procédure qui avait été lancée car deux corps de marins avaient été repêchés par les Anglais.
Ce recours à la justice d’Outre-Manche représentait le dernier espoir pour les familles de connaître la vérité sur le naufrage du chalutier de Loctudy (29). En France, la Cour de cassation avait confirmé en juin 2016 le non-lieu qui avait clôturé l’enquête.
Depuis, le parquet général a écrit aux parties-civiles pour leur indiquer que la destruction des scellés et la démolition de l’épave du Bugaled-Breizh pourraient intervenir rapidement.
De son côté, en avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait rejeté une requête déposée par Me Tricaud tendant à obtenir la récusation « pour manque d’impartialité » de Jean-Louis Lesaint, le président de la cour d’appel de Rennes en 2015. L’avocat estimait que ce magistrat avait déjà eu accès au dossier en 2013 lorsqu’il avait jugé que la chambre de l’instruction n’avait pas à se prononcer sur cet appel. Et que juridiquement, il ne pouvait se prononcer à nouveau sur le dossier : une argumentation qui avait été balayée par la CEDH qui devait détruire le dossier Bugaled dans l’année suivant sa décision.