Marseille : quand la mer se déchaîne


 
 Mer - Marseille : quand la mer se déchaîne

De très fortes rafales, une mer rarement vue aussi déchaînée, des vagues impressionnantes submergeant les deux voies de circulation pour s'écraser sur le toit des voitures contraintes au ralenti... Le spectacle qu'a offert la Corniche hier, sous les assauts d'un vent du sud hargneux, n'avait rien à envier à celui que réserve le plus souvent la Bretagne. Un bord de mer tempétueux que de rares promeneurs se sont risqué à immortaliser. Des photos souvenirs du restaurant le Péron avalé par les vagues, du sable de la plage du Prophète disparu sous les eaux... Prises en dépit du danger et des recommandations de sécurité énoncées par la Ville et Météo France, qui conseillaient vivement aux piétons et deux-roues de ne pas s'approcher de la côte et d'éviter les routes du littoral, tout particulièrement la Corniche.
Pourtant, à l'instar d'une poignée d'autres coureurs, Éric, joggeur régulier des lieux, n'a pas voulu faillir à sa sortie matinale habituelle. "C'est un phénomène qui ne se produit qu'une à deux fois par an, on en voit même qui n'attendent que ça pour sortir leur planche de surf, sourit-il. Malgré la violence de la houle, on se dit qu'à 25 mètres de hauteur on est plutôt en sécurité, et pourtant il y a un vrai risque surtout pour les piétons et les deux-roues. Ça m'a d'ailleurs coûté mon téléphone et une sacrée peur, je voulais faire de belles images." Une vague rebelle en aura décidé autrement, emportant le précieux portable avec elle et projetant Éric au sol en direction du flot de circulation. Une grosse frayeur et une jambe boiteuse à l'arrivée.

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Pas d'accident à déplorer

Fort heureusement, les marins-pompiers n'ont eu, hier, aucun accident à déplorer sur ce secteur à haut risque. La prudence semble avoir été de mise. En atteste Didier Bonnel, président de la station SNSM de Marseille : "Les gens sont prudents par ce temps, on croise peu de monde en mer, ils font attention, les surfeurs y compris. Ce sont des sportifs aguerris et professionnels, pour lesquels nous sommes très peu amenés à intervenir. En revanche, le danger pour les piétons est réel. On ne peut pas oublier certains accidents tristement mémorables."
Au début du mois de mars dernier, les vents violents qui ont balayé la ville à l'identique ont en effet laissé un bien plus triste bilan. Un père et ses deux filles de 4 et 8 ans avaient été happés en fin de journée par une mer démontée, au sud de la Pointe Rouge, à la Madrague de Montredon. Seul le père de famille a survécu. Au-delà du choc, les habitants du quartier n'avaient alors pas caché leur incompréhension qu'une famille puisse s'aventurer sur les rochers par une telle tempête, la houle atteignant 2,50 m. Sans oublier que début février déjà, un homme de 33 ans avait été emporté par une vague et était mort noyé alors qu'il pêchait sur la côte de la cité phocéenne. Des événements rares mais marquants. Les éclaircies devaient faire leur retour ce mardi.

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