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Révélations sur l'affaire du Bugaled Breizh 14 avril 2005
Point sur les révélations de l'émission "Pièces à conviction" sur France 3 et de l'hebdomadaire "Le Point" à propos de la disparition du chalutier Bugaled Breizh en janvier 2004. Ils révèlent que des sous-marins britanniques procédaient ce jour-là à des manoeuvres. L'hypothèse d'un sous-marin a toujours été rejetée par le ministère de la Défense. Alternance de commentaires sur images d'archives et d'illustration avec l'interview de Christian BERGOT, avocat des familles des victimes et Nathalie GLOAGUEN, belle-soeur d'un marin disparu.
Enquête sur le naufrage du Bugaled Breizh 28 juin 2007
Reportage. Trois ans après le naufrage du Bugaled Breizh, le juge chargé de l'enquête avoue qu'il privilégie la thèse d'un contact avec un sous marin, prenant le contre pied des experts du ministère des transports. Les familles ont toujours privilégié cette hypothèse. Commentaire sur images d'archives et factuelles, alternant avec les interviews de Michel DOUCE, propriétaire du Bugaled Breizh, Françoise JOLIVET, parent d'une victime et Anne KAYANAKIS, procureur de la République de Quimper.
Qui a coulé le « Bugaled Breizh » ?
"Je chavire". Ce sont les derniers mots lancés à la VHF par le capitaine du « Bugaled Breizh », le jeudi 15 janvier 2004 à 12 h 23. Il y a donc dix ans que ce chalutier long de 24 mètres, immatriculé à Loctudy, dans le sud du Finistère, a sombré en cinquante-sept secondes au large du cap Lizard, dans la Manche, avec cinq hommes à bord. Cause : inconnue.
Aujourd'hui, la justice s'apprête à refermer le dossier, au terme d'une instruction au long cours dans laquelle se seront croisés et perdus des cargos, des sous-marins de tous horizons, un capitaine britannique maladroit et sans doute une bonne dose de raison d'État. Car il est clair que, là où le « Bugaled Breizh » avait jeté ses chaluts, au large des Cornouailles, il n'y avait pas que les poissons qui avaient leurs habitudes.
Le chalutier naviguait même au plus près d'une zone d'exercices sous-marins. Non seulement une grande manœuvre militaire européenne, l'Aswex 04, se tenait là, mais la Royal Navy préparait également de son côté une opération au surnom très flegmatique de « Guerre du jeudi ». Pourtant, la justice se lancera d'abord sur la trace d'un cargo voyou. Une piste appuyée par la marine nationale, qui affirmera rapidement sur l'air du « Fermez le ban » qu'aucun sous-marin n'est impliqué dans le naufrage. Mais la filature du cargo voyou se révélera vaine.
« Tout a été fait dès le départ pour qu'on ne parvienne pas à la vérité et à l'implication d'un sous-marin, s'insurge Me Dominique Tricaud, l'un des avocats des parties civiles. Même lorsqu'on nous montre des images du bateau coulé, c'est caricatural : pour accréditer la thèse d'une collision avec un cargo, on ne zoome que sur le côté droit de l'épave. Dès qu'elle s'approche de la gauche, la caméra, bizarrement, revient ! Alors que les deux côtés sont touchés, preuve que le chalutier breton a implosé tellement il a coulé vite. »
Mais ce n'est qu'en août 2008 que, malgré l'opposition du Bureau d'enquêtes accidents (BEA) mer et du parquet de Quimper (qui conclut à un « accident de pêche »), les juges d'instruction affirment tenir pour « hautement probable » l'hypothèse selon laquelle un sous-marin nucléaire d'attaque se serait pris dans les câbles du chalut du « Bugaled Breizh », l'entraînant par le fond en quelques secondes.
Restait à retrouver la trace du sous-marin. L'expert judiciaire Dominique Salles conseille alors aux magistrats de se pencher sur un submersible américain susceptible d'être à l'origine de la tragédie. Questionnée dans le cadre d'une commission rogatoire internationale, l'US Navy ne trouve pas trace de la présence d'un de ses engins dans la Manche. Mais l'expert insiste. Selon lui, c'est à la CIA ou à la NSA que les juges auraient dû adresser leur requête. Dans un contexte post-11 Septembre, il juge plausible que les agences américaines aient dépêché un navire afin de surveiller un bateau chargé de plutonium qui partait de la Hague.
La thèse divise les parties civiles. « Vous nous voyez envoyer une lettre à la NSA pour lui demander si, par mégarde, elle ne se serait pas essuyé les pieds sur un chalutier français ?, raille Me Tricaud. Tout cela ressemble à une opération de com menée par un expert, ancien haut responsable de l'armée française, qui avait eu toutes les peines à admettre qu'un sous-marin pouvait être responsable de l'accident. »
Les parties civiles, elles, ont une autre idée. Depuis longtemps elles ont en ligne de mire un sous-marin anglais nommé… le « Turbulent ». Or les médias avaient relaté un retour à son port d'attache de Davenport, bien abîmé, le… 16 janvier 2004. Mieux, « Le Télégramme », quotidien régional breton, dégotait un exemplaire du journal officiel de la Royal Navy. Qu'y lisait-on ? Que le « Turbulent » avait une mission secrète en janvier : « infiltrer un exercice militaire au large des Cornouailles sans révéler sa présence ».
Est-ce au cours de cette manœuvre en eau peu profonde que le « Turbulent » a malencontreusement croisé le chalut du « Bugaled Breizh » ? Il faut dire que son ex-commandant, Andrew Coles, a quelques références. Son CV donne au marin anglais un faux air de capitaine Fracasse de la Royal Navy. Ainsi, c'est bien lui qui se trouve aux commandes de l'« Astute » ce jour d'octobre 2010 où le fleuron des sous-marins britanniques s'échoue lamentablement sur une plage écossaise ! La clémence dont fera preuve la Navy à son égard (aucune sanction) interroge toujours les parties civiles. Le pacha a-t-il monnayé un secret ?
Entendu par les magistrats, Andrew Coles ne sera pas mis en examen et ne cessera de clamer son innocence. Et Dominique Salles, l'expert si prompt à accuser les Américains, reste formel, à l'unisson de la Royal Navy : jamais le « Turbulent » n'est allé faire la Guerre du jeudi, il est sagement resté à quai le 15 janvier 2004. C'est ainsi que la justice, au bout d'une décennie, a décidé de cesser séance tenante toutes les investigations.
Une décision difficile à avaler pour les familles des victimes. D'autant que le quotidien « Libération » jetait un pavé dans la mare l'été dernier : selon un document déclassifié de la Royal Navy, le « Turbulent » « n'était pas planifié pour être à quai ou sur ancre durant la période de l'exercice Aswex 04 ». De là à croire qu'il était en mer…
Quant au « Télégramme », il révélera que, en ce funeste 15 janvier 2004, le « Turbulent » a réussi la performance d'émettre une vingtaine de messages, dont certains auraient disparu du dossier. D'après l'expert judiciaire, cité par « Libération », de tels envois ne peuvent être effectués que lorsque le sous-marin est en mer. Cerise sur le gâteau, dans au moins deux de ces télex figurent des positions du « Turbulent » : 49° 30 N-05° 04 W et 49° 42 N-5° 10 W. Bien loin de Davenport. Mais assez proche du lieu où le « Bugaled Breizh » a sombré…
La colère des marins bretons est entière. « On nous a menti, dans cette affaire où Français et Anglais se tiennent par la barbichette », assure Me Tricaud. Ce sentiment transpire du dernier ouvrage de l'écrivain breton Yann Queffélec, signé avec le journaliste du « Télégramme » Pascal Bodéré, « On l'appelait “Bugaled Breizh” ». Pour l'écrivain, l'explication donnée par la justice couvre au final « un chauffard subaquatique, aggravant son cas par la fuite, en violation du devoir d'assistance à marin en danger… ». Un soupçon qui n'est sans doute pas près de disparaître en Bretagne.
Source SudOuest Actu
Aujourd'hui, la justice s'apprête à refermer le dossier, au terme d'une instruction au long cours dans laquelle se seront croisés et perdus des cargos, des sous-marins de tous horizons, un capitaine britannique maladroit et sans doute une bonne dose de raison d'État. Car il est clair que, là où le « Bugaled Breizh » avait jeté ses chaluts, au large des Cornouailles, il n'y avait pas que les poissons qui avaient leurs habitudes.
Le chalutier naviguait même au plus près d'une zone d'exercices sous-marins. Non seulement une grande manœuvre militaire européenne, l'Aswex 04, se tenait là, mais la Royal Navy préparait également de son côté une opération au surnom très flegmatique de « Guerre du jeudi ». Pourtant, la justice se lancera d'abord sur la trace d'un cargo voyou. Une piste appuyée par la marine nationale, qui affirmera rapidement sur l'air du « Fermez le ban » qu'aucun sous-marin n'est impliqué dans le naufrage. Mais la filature du cargo voyou se révélera vaine.
« Tout a été fait dès le départ pour qu'on ne parvienne pas à la vérité et à l'implication d'un sous-marin, s'insurge Me Dominique Tricaud, l'un des avocats des parties civiles. Même lorsqu'on nous montre des images du bateau coulé, c'est caricatural : pour accréditer la thèse d'une collision avec un cargo, on ne zoome que sur le côté droit de l'épave. Dès qu'elle s'approche de la gauche, la caméra, bizarrement, revient ! Alors que les deux côtés sont touchés, preuve que le chalutier breton a implosé tellement il a coulé vite. »
Mais ce n'est qu'en août 2008 que, malgré l'opposition du Bureau d'enquêtes accidents (BEA) mer et du parquet de Quimper (qui conclut à un « accident de pêche »), les juges d'instruction affirment tenir pour « hautement probable » l'hypothèse selon laquelle un sous-marin nucléaire d'attaque se serait pris dans les câbles du chalut du « Bugaled Breizh », l'entraînant par le fond en quelques secondes.
Restait à retrouver la trace du sous-marin. L'expert judiciaire Dominique Salles conseille alors aux magistrats de se pencher sur un submersible américain susceptible d'être à l'origine de la tragédie. Questionnée dans le cadre d'une commission rogatoire internationale, l'US Navy ne trouve pas trace de la présence d'un de ses engins dans la Manche. Mais l'expert insiste. Selon lui, c'est à la CIA ou à la NSA que les juges auraient dû adresser leur requête. Dans un contexte post-11 Septembre, il juge plausible que les agences américaines aient dépêché un navire afin de surveiller un bateau chargé de plutonium qui partait de la Hague.
La thèse divise les parties civiles. « Vous nous voyez envoyer une lettre à la NSA pour lui demander si, par mégarde, elle ne se serait pas essuyé les pieds sur un chalutier français ?, raille Me Tricaud. Tout cela ressemble à une opération de com menée par un expert, ancien haut responsable de l'armée française, qui avait eu toutes les peines à admettre qu'un sous-marin pouvait être responsable de l'accident. »
Les parties civiles, elles, ont une autre idée. Depuis longtemps elles ont en ligne de mire un sous-marin anglais nommé… le « Turbulent ». Or les médias avaient relaté un retour à son port d'attache de Davenport, bien abîmé, le… 16 janvier 2004. Mieux, « Le Télégramme », quotidien régional breton, dégotait un exemplaire du journal officiel de la Royal Navy. Qu'y lisait-on ? Que le « Turbulent » avait une mission secrète en janvier : « infiltrer un exercice militaire au large des Cornouailles sans révéler sa présence ».
Est-ce au cours de cette manœuvre en eau peu profonde que le « Turbulent » a malencontreusement croisé le chalut du « Bugaled Breizh » ? Il faut dire que son ex-commandant, Andrew Coles, a quelques références. Son CV donne au marin anglais un faux air de capitaine Fracasse de la Royal Navy. Ainsi, c'est bien lui qui se trouve aux commandes de l'« Astute » ce jour d'octobre 2010 où le fleuron des sous-marins britanniques s'échoue lamentablement sur une plage écossaise ! La clémence dont fera preuve la Navy à son égard (aucune sanction) interroge toujours les parties civiles. Le pacha a-t-il monnayé un secret ?
Entendu par les magistrats, Andrew Coles ne sera pas mis en examen et ne cessera de clamer son innocence. Et Dominique Salles, l'expert si prompt à accuser les Américains, reste formel, à l'unisson de la Royal Navy : jamais le « Turbulent » n'est allé faire la Guerre du jeudi, il est sagement resté à quai le 15 janvier 2004. C'est ainsi que la justice, au bout d'une décennie, a décidé de cesser séance tenante toutes les investigations.
Une décision difficile à avaler pour les familles des victimes. D'autant que le quotidien « Libération » jetait un pavé dans la mare l'été dernier : selon un document déclassifié de la Royal Navy, le « Turbulent » « n'était pas planifié pour être à quai ou sur ancre durant la période de l'exercice Aswex 04 ». De là à croire qu'il était en mer…
Quant au « Télégramme », il révélera que, en ce funeste 15 janvier 2004, le « Turbulent » a réussi la performance d'émettre une vingtaine de messages, dont certains auraient disparu du dossier. D'après l'expert judiciaire, cité par « Libération », de tels envois ne peuvent être effectués que lorsque le sous-marin est en mer. Cerise sur le gâteau, dans au moins deux de ces télex figurent des positions du « Turbulent » : 49° 30 N-05° 04 W et 49° 42 N-5° 10 W. Bien loin de Davenport. Mais assez proche du lieu où le « Bugaled Breizh » a sombré…
La colère des marins bretons est entière. « On nous a menti, dans cette affaire où Français et Anglais se tiennent par la barbichette », assure Me Tricaud. Ce sentiment transpire du dernier ouvrage de l'écrivain breton Yann Queffélec, signé avec le journaliste du « Télégramme » Pascal Bodéré, « On l'appelait “Bugaled Breizh” ». Pour l'écrivain, l'explication donnée par la justice couvre au final « un chauffard subaquatique, aggravant son cas par la fuite, en violation du devoir d'assistance à marin en danger… ». Un soupçon qui n'est sans doute pas près de disparaître en Bretagne.
Source SudOuest Actu
bugaled breizh vers un non lieu
Le 15 janvier 2004, le chalutier Bugaled Breizh sombrait en 45 secondes avec cinq marins à son bord. Un naufrage provoqué selon les familles des victimes et le monde de la mer par un sous-marin effectuant des manoeuvres militaires. Dix après le drame, la justice s'apprête à rendre un non-lieu en l'absence de responsabilités clairement établies.