Le Germaine au Port-Rhu


Le bateau de plaisance Germaine, construit en 1882, a pris ses amarres dans le Port-Rhu. Ce superbe yacht classique enrichit la flotte des bateaux admis dans le pôle Belle plaisance de Douarnenez.

Depuis 2012, Douarnenez possède un pôle Belle plaisance au Port-Rhu. Située pratiquement devant la place de l'Enfer, cette zone de mouillage compte quinze places en ponton et « huit places supplémentaires en filière », complétait, hier, l'adjoint au patrimoine, Michel Balannec. L'idée générale étant « de réserver, au Port-Rhu, un espace qui valorise le patrimoine maritime avec des bateaux classiques », résumait-il. Un espace en continuité avec les bateaux du musée à flot du Port-Musée. Pour intégrer cet espace de choix, les bateaux doivent « remplir des conditions précises. Et, une fois acceptés, ils bénéficient d'une remise de 20 % sur la location de l'emplacement ». L'adjoint au patrimoine envisage même de structurer cet espace Belle plaisance en « installant, devant chaque bateau, les caractéristiques techniques et historiques du bateau ».

Pour l'instant, sept bateaux ont été admis à intégrer ce pôle : Dione (construit en 1959), Bilou-Belle (1968), Kataree (1956), Roquette (1964), Kiff (1959), Germaine (1882) et Gimcrack (1961) qui devrait arriver en juin 2014. En attendant ce Gimcrack, c'est le superbe yacht Germaine, qui, arrivant d'Angleterre, a pris ses amarres au ponton dimanche. Construit en 1882 (la même année que l'Anna Rosa), Germaine est le plus ancien.


Ce yacht de 12,83 m, pour un peu moins de 20 tonnes de déplacement, est un plan Nicholson construit en 1882 dans les chantiers du même nom. Ce chantier naval, créé en 1782, a fermé ses portes en 1982 ; ce qui fait dire à Patrick Bigand, heureux propriétaire de Germaine que « ce yacht a été construit à la moitié de la vie du chantier ». Un symbole.


Après être passé entre les mains de différents propriétaires, le Germaine, « authentique yacht de l'époque victorienne », s'est retrouvé sur un quai de Southampton à l'état d'épave. Acheté par Patrick Bigand « pour une livre symbolique », le bateau a été confié aux charpentiers de marine de l'International Boatbluider Training Collège. L'architecte naval, « très réputé », François Chevalier a redessiné les plans. C'était en 1997 et Patrick Bigand pensait que la restauration « prendrait trois ou quatre ans ». C'est finalement en mai dernier que s'est achevé ce chantier : « Seize ans plus tard »...

Le yacht Germaine a été restauré de la cale au pont. Ce bateau classique est doté d'une motorisation « qui n'existait pas à l'origine ». Pratiquement tout a été rénové à l'identique, « sauf l'intérieur, car il n'y avait pas de plans et François Chevalier a dû s'adapter ». « De l'acajou pour les aménagements intérieurs » et du teck pour le pont. Une restauration superbe, aboutie dans le moindre détail : « Pas de winches pour les voiles mais des palans »... Parti le 5 septembre, le sloop Germaine est arrivé à Douarnenez dix jours plus tard après « environ 500 milles de navigation et des escales ». L'équipage comptait le Sénan Jean Fouquet ; l'ancien capitaine au long cours Jacques-Sauban, Jacques Charbonnel et Jean-Pierre Melis, cofondateurs de la revue « Chasse-Marée », et Patrick Bigand. Des marins passionnés par le patrimoine.

Source LeTeleGramme

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