Stamm est maudit !




Le Vendée Globe est décidemment vache avec Bernard Stamm. Déjà sous la menace d’une disqualification définitive pour s’être couplé à un autre bateau lors de son mouillage en Nouvelle-Zélande pour réparer ses hydrogénérateurs, le Suisse a perdu ses… hydrogénérateurs lors d’une collision avec un objet flottant non identifié. Sans énergie, sa sécurité est désormais engagée à quelque 1000 milles du Cap Horn.

"Ce ne sera peut-être pas pour cette fois, mais je ferai tout pour ramener mon bateau à bon port, touché mais fier d'être allé au bout de mon aventure. Personne ne me l'enlèvera", disait-il vendredi. Depuis la nuit de samedi à dimanche, les choses se sont compliquées un peu plus pour Bernard Stamm. Plus question ici de savoir si le Suisse, qui compte deux abandons en deux participations (sans compter son chavirage en 2004 sur la Transat anglaise qui l’a empêché de prendre le départ cette année-là), figurera au classement de la septième édition du Vendée Globe (disqualifié pour s’être amarré à un navire russe lors de son mouillage à l’abri des îles Auckland le 23 décembre dernier pour réparer les supports de ses hydrogénérateurs, le skipper de Cheminées Poujoulat, soutenu par les autres concurrents, a obtenu la réouverture de l’instruction par le jury à la lecture du témoignage du capitaine du Professor-Khromov, le jugement définitif étant attendu dans les prochaines heures). La situation est désormais suffisamment grave pour savoir s’il réussira simplement à rejoindre la terre ferme sans dommage.

Déjà en proie à des soucis d'hydrogénérateurs depuis sa descente le long du Portugal, au point d'être obligé de mettre sa course entre parenthèses alors qu’il figurait dans le peloton de tête et de s'arrêter à deux reprises en Nouvelle-Zélande, une première fois à l’abri des îles Auckland (avec les conséquences que l’on sait), une seconde au large de Dunedin pour enfin régler le problème, Stamm a informé dans la nuit, vers 3h30 (heure française), son équipe à terre d’une collision entre son 60 pieds et un objet flottant non identifié. Dans le choc, l’hydrogénérateur bâbord de Cheminées Poujoulat s’est arraché tandis que le second, à tribord, a été abîmé, au point de ne plus remplir sa fonction, à savoir fournir de l’énergie.
Contact coupé

Résultat, le skipper de Cheminées Poujoulat, qui avait déjà puisé dans ses réserves avant de se décider à réparer ses hydrogénérateurs, se retrouve à court de carburant, énergie indispensable pour faire fonctionner le pilote automatique, produire de l'eau via un dessalinisateur, recevoir les fichiers météo ou encore actionner la quille pendulaire de son monocoque... Dans ces conditions, Stamm a décidé de "couper le contact", promettant seulement d’appeler son équipe à terre dans la journée afin de faire un point plus précis de la situation, pour économiser le peu d'énergie qu'il lui reste, histoire de bénéficier le plus longtemps possible de son pilote automatique alors qu’il est séparé de quelque 1000 milles du Cap Horn, soit environ deux jours et demi de navigation.

Joint lors de la vacation quotidienne, Régis Rassouli, le chef de projet de l’écurie de Bernard Stamm, ne cachait pas son inquiétude, faisant état de réserves en carburant "inexistantes". Une appréhension "renforcée par les conditions météo et les glaces à l’approche du Cap Horn". Avec ce peu d’informations à sa disposition (il ne connaissait pas la quantité d’eau potable encore à disposition du Suisse), Rassouli tentait d’anticiper les choses, cherchant déjà un possible abri à Cheminées Poujoulat sur la Terre de Feu et un moyen éventuellement de l’alimenter en carburant. "La sécurité du bateau est clairement engagée", ajoutait-il, l’air grave. Et donc celle du skipper, même si Gérard Petitpas, ancien directeur de nombreuses courses et invité de la vacation quotidienne ce dimanche à Montparnasse, rappelait à juste titre le "sens marin" du Suisse. Pointés dans le sillage de Cheminées Poujoulat, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Arnaud Boissières (Akena Vérandas) pourraient ainsi être sollicités pour veiller sur Stamm, qui fait désormais face à une véritable épreuve pour ramener son bateau à bon port (toujours marqué par la perte de son monocoque en 2008 aux Kerguelen lors de la précédente édition). Mais l'intéressé ne manque pas de courage comme il l'a déjà démontré depuis le départ de son tour du monde.

Par Laurent Duyck

Source sport.fr

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