Dans le port, le Marité fait flèche de tout bois


Notre Marité, vous ne trouvez pas qu’il manque d’envergure et de hauteur ?, murmuraient les mauvaises langues dans les estaminets granvillais. Elles n’avaient pas tort… Sauf qu’elles avaient omis un fait de taille : le bateau d’exception n’avait pas encore ses mâts de flèche. Dans le ciel granvillais, les gréements en question et en pin d’Oregon, de onze mètres chacun, ont été posés sur le grand mât et sur le mat d’artimon. Sous un grand soleil, devant quelques rares curieux et les élus d’usage, l’opération fut pour le moins spectaculaire. Rondement menée par une entreprise de la région, elle a nécessité des ouvriers juchés sur une nacelle, deux engins élévateurs et du doigté dans les manoeuvres.

Il faut dire que tout avait été réglé au millimètre près en amont. “On craignait du mauvais temps, laissait entendre, mercredi dernier, Thierry Motte, en charge du dossier pour le conseil général de la Manche. Une mauvaise dépression était annoncée en début de semaine. Heureusement, on a eu une fenêtre météo idéale.” Le plus dur pour les grutiers fut sans doute de glisser les cuves “eau” et “gasoil” dans les cales. “Nous avions en effet très peu de place pour les faire passer dans les ouvertures du pont, confirme Thierry Motte. Là encore, ce fut monté d’une main de maître, sans anicroche particulière.” Présent lors de l’opération, Jean- Marc Julienne, conseiller général de la Manche, était visiblement aux anges. “C’est une très bonne nouvelle pour l’image de Granville”, assurait-il. À ses côtés, Gérard Sauré, adjoint au maire, ne disait pas mieux. “On n’attend plus désormais que les voiles”, précisait il.

D’ici là, quelques menus travaux sont encore programmés par le Groupement d’intérêt public qui préside aux destinées du Marité. En décembre 2011, il mettra en place la timonerie arrière, les espars de l’artimon et la guibre. Tandis qu’un peu plus tard, en janvier 2012, le bout-dehors sera posé par les bons soins d’une entreprise manchoise. “Tout doit être en place d’ici à la fin juin, pour les premiers essais techniques en mer”, assurait récemment Franck Martin, président du Gip. L’enjeu est de taille. Car la commercialisation du navire doit commencer au plus tôt, dès le mois d’août 2012, avec en premier lieu au programme un rassemblement de vieux gréement à Brest. Le Marité, on le sait moins, pourrait alors être classé Monument historique. Il pourrait alors disposer d’une plus grande notoriété auprès du grand public et des institutions.

“Gérant la destinée du Marité, le Groupement d’intérêt public a fait appel au savoir-faire local pour mener à bien le chantier de reconstruction le plus ambitieux de ces dernières décennies”, note Franck Martin, président du Gip.

À l’issue de procédures d’appels d’offre, le choix s’est porté vers les professionnels suivants de la Région. Le chantier Bernard (Saint- Vaast-la-Hougue) assure le gréement, les timoneries et les clairesvoies.

Pour le reste, Agrex (Donville) s’occupe des cuves eau et gasoil, l’entreprise Fontaine (Saint-Pair) et Option bois (Pont-Hébert) des menuiseries, Emo (Granville) de l’électricité et Voilerie granvillaise des voiles. “Pratiquement tous les jours, ces entreprises travaillent à bord du Marité”, notre Thierry Motte, en charge du dossier pour le Conseil général du département. “C’est une très bonne chose pour elles et pour nous”, ajoute-t-il. En décembre et en janvier, d’autres travaux sont d’ores et déjà prévus.

Source LaMancheLibre


La pose des mâts de flèche du Marité par MancheLibre

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